Après Kerviel et "la baleine" de JPMorgan, les banques draguent les contrôleurs de risques

L\'emploi dans le secteur bancaire français a connu des heures plus glorieuses. Si les effectifs des banques de l\'Hexagone ont (très légèrement) crû de 0,4%, en 2011, à 373.000 personnes, la tendance actuelle est plutôt à la \"stabilisation\", indique pudiquement l\'Association française des banques (AFB). De fait, comment 2012 pourrait-elle être un bon cru, compte tenu des plans de restructuration annoncés par les banques françaises à l\'automne 2011, en pleine crise financière ? Alors pressées par les marchés financiers et par leur régulateur de renforcer leurs fonds propres, BNP Paribas, la Société générale, le Crédit agricole et Natixis avaient annoncé à l\'époque 2.230 suppressions de postes, au total, dans leur activité de banque de financement et d\'investissement (BFI), en France.Le problème du reclassement\"Il ne s\'agit pas de licenciements secs, les banques proposant des reclassements\", nuance Ariane Obolensky, directrice générale de l\'AFB. D\'accord, mais est-il si aisé de reclasser les \"seigneurs\" de la banque de marché dans le réseau commercial ? \"On ne peut pas reclasser un trader très pointu sur les matières premières\", reconnaît Ariane Obolensky. \"Ne serait-ce qu\'en raison de son niveau de salaire\", sourit la directrice générale de l\'AFB. \"En revanche, une personne chargée du contrôle des risques en BFI peut exercer ce même métier dans une autre division de la banque.\"Les leçons de l\'affaire KervielAriane Obolensky n\'a pas choisi l\'exemple du contrôle des risques au hasard. Cette fonction, qui consiste à identifier et à quantifier les risques liés aux diverses activités de la banque, prend une importance croissante depuis la crise financière de 2008, dont l\'épicentre fut la faillite de la banque Lehman Brothers. \"Après ce qu\'elles ont vécu sur les marchés, les banques se renforcent considérablement dans le contrôle des risques\", assure Ariane Obolensky.Une allusion à peine voilée à la fraude de 4,9 milliards d\'euros dont est accusé Jérôme Kerviel, l\'ancien trader de la Société générale, mais aussi à la crise des subprimes (crédits hypothécaires américains à risque), et, plus récemment, à la perte de trading de six milliards de dollars que l\'un de ses traders - surnommé \"la baleine de Londres\" - a fait subir à JPMorgan.50.000 à plus de 100.000 euros par anComptables, juristes, inspecteurs, opérateurs de back office... Dans tous ces métiers liés au contrôle des risques, \"la croissance des embauches est forte\", insiste l\'AFB. La future réglementation dite de Bâle III, relative au renforcement des fonds propres des banques, y est pour beaucoup. Elle impose en effet de nouvelles définitions des risques. Aussi, en fonction de son expérience, un contrôleur des risques peut espérer un salaire fixe brut de 50.000 à plus de 100.000 euros par an, auquel s\'ajoute une rémunération variable de 10% à 70%, selon le cabinet de recrutement Robert Half. Les golden boys, autrefois incarnés par les traders, ont changé de visage.  
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