Picard serait vendu plus de 1,5 milliard d'euros

Lion Capital a littéralement fondu sur Picard. Le fonds d'investissement vient d'entrer en négociations exclusives avec BC Partners pour reprendre 100 % du capital de l'enseigne de surgelés mise en vente au printemps dernier. « Personne ne l'avait vu venir », raconte un proche du dossier. La société londonienne a coiffé au poteau son compatriote CVC qui, parmi les six fonds candidats au rachat, partait favori pour reprendre cette entreprise qui réalise 1,15 milliard d'euros de chiffre d'affaires (voir « La Tribune » du 15 juillet 2010). Le montant de la transaction serait d'un peu plus de 1,5 milliard d'euros, selon nos informations. Au passage, BC Partners, actionnaire depuis 2004, devrait empocher une plus-value de l'ordre de 400 millions d'euros. « Ce serait un rendement convenable, sans être exceptionnel. Cet investissement a été plus long que d'habitude. Nous sommes restés six ans au capital », indique André François-Poncet, directeur associé du fonds BC Partners. La vélocité du fonds Lion Capital s'explique, elle, très bien. Il y a quelques jours, les activités italiennes de Findus, mises en vente par Unilever, lui ont échappé. Le fonds en avait offert 800 millions. Or, son rival Permira l'a emporté, en déboursant seulement 5 millions de plus. Est-ce à dire que Lion Capital se console avec Picard ? Pas vraiment. Le fonds d'investissement a fait des produits surgelés son secteur de prédilection. En juillet 2008, il s'est offert la marque Findus, pour environ 1 milliard d'euros. Reste à savoir si Picard présente encore un potentiel de développement suffisant pour satisfaire le fonds, troisième du genre à investir dans l'enseigne depuis sa cession par Carrefour en 2000 à Candover. Son PDG, Philippe Pauze, y croit fermement. Il ne cesse de vanter les plats Picard et, devant ses salariés, répète combien ce « serait une erreur de changer de stratégie ». En six ans, sous l'ère BC Partners, l'enseigne qui emploie 4.000 salariés, a doublé son chiffre d'affaires, grâce à 200 ouvertures. Elle exploite désormais 820 magasins en France. « Il y a encore un potentiel de plus de 300 magasins en France », a assuré récemment Philippe Pauze à l'agence Reuters. Ce sera surtout dans les zones rurales. Cet ancien de Carrefour voit aussi Picard faire mouche dans les grandes villes d'Italie, pays où elle exploite 30 magasins, et en Scandinavie. Cette feuille de route doit, dit-il, « faire du buzz pour un quatrième LBO » à moyen terme.Pour l'heure, c'est au tour de Lion Capital de s'installer dans la place. Les salariés l'accueilleront avec un brin de philosophie. « Les LBO, on commence à avoir l'habitude », réagit Laurent Jeudi, élu CFDT. À tel point que, cette fois, ils demandent à BC Partners de leur reverser une partie de la plus-value. Le management étudierait une forme de prime accordée aux salariés. Le fonds d'investissement pourrait soutenir un tel projet. Juliette Garnie
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