Emporiki, la mauvaise affaire grecque

Emporiki, détenue à hauteur de 91 % par Crédit Agricolegricole S.A., a affiché au premier semestre 479 millions d'euros de pertes et ce, avant même la prise en compte de la dépréciation du goodwill.Le produit net bancaire est pourtant en hausse de 8,7 % par rapport au premier semestre 2009 grâce à l'amélioration de la marge d'intérêts commerciale. Quant aux commissions, elles sont soutenues grâce à l'effort de commercialisation de nouveaux placements comme l'assurance-vie ou les OPCVM structurés.Les charges d'exploitation, si elles semblent constantes à + 0,8 %, voient leur structure fortement évoluer, et devraient structurellement diminuer dans les trimestres à venir. En effet, la filiale de la banque verte taille dans les effectifs avec 700 départs cette année. Les effectifs d'Emporiki, soit 6.700 personnes en 2006 quand Crédit Agricolegricole l'a rachetée, devraient passer à la fin de l'année à 4.400 personnes. Diminuant les coûts de personnel de 12 % entre les premiers semestres de 2010 et 2009. Mais augmentant le coût de restructuration à 44 millions d'euros.baisse du coût du risque Les pertes d'Emporiki s'expliquent tout d'abord par un coût du risque élevé (569 millions au premier semestre). Il traduit les lourdes provisions sur prêts risqués passées par la banque. Crédit Agricolegricole assure, toutefois, que l'octroi des nouveaux prêts est tellement contrôlé que le coût du risque est « quasi nul ».La plus lourde charge correspond à une dépréciation du goodwill - écart d'acquisition - de 418 millions d'euros, passée au 30 juin. Cette opération s'inscrit dans le plan de restructuration et de développement formulé par Emporiki le 22 juin dernier. à l'horizon 2013, la baisse du coût du risque et l'optimisation de ses ressources humaines devraient permettre à la banque grecque de « rejoindre les standards du groupe Crédit Agricolegricole », une banque à laquelle elle a déjà coûté plus de 4 milliards d'euros. Pierre-Édouard Labbé
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.