Le gendarme britannique durcit le ton sur les activités de marché

Comme une piqûre de rappel. Le gendarme boursier britannique, la Financial Services Authority (FSA), a souligné mercredi soir l'importance d'aboutir à un meilleur encadrement des activités de trading. C'est « l'un des enjeux clés de la réforme de la régulation qui doit permettre de construire un système financier plus fort », a-t-il déclaré dans un communiqué. Pour joindre le geste à la parole, l'autorité a soumis à consultation, dans un document de 126 pages, une série de propositions. Les acteurs du secteur bancaire ont jusqu'au 26 novembre pour faire part de leurs remarques. Ses recommandations sont directement inspirées du rapport rendu par Lord Turner en mars 2009, intitulé « A regulatory response to the global banking crisis ». La FSA préconise notamment un durcissement des exigences en capital pour les actifs illiquides. « La valorisation [de cette classe d'actifs] contient toujours un élément d'incertitude, notamment en période de stress. Cette incertitude représente un risque pour la solvabilité des banques ; le cadre réglementaire doit donc leur imposer de détenir des capitaux pour faire face à ce risque », conseille le document. En outre, la FSA souhaite une modification des règles du jeu afin d'éviter des arbitrages trop fréquents entre le « banking book » et le « trading book », ce dernier étant beaucoup moins gourmand en fonds propres. Cette pratique a été largement pointée du doigt ces deux dernières années. Enfin, le gendarme boursier propose d'harmoniser les méthodes d'évaluation des actifs complexes au sein du secteur bancaire. Son objectif est de se prémunir contre le phénomène observé après la faillite de Lehman Brothers, à l'automne 2008, lorsque la valeur de certains produits s'était effondrée brutalement. en harmonie avec « bâle 3 » Dans son communiqué, la FSA précise qu'elle n'agira pas indépendamment du Comité de Bâle, qui apporte actuellement les dernières touches à sa réforme de la réglementation bancaire, dite « Bâle 3 ». Depuis le début de la crise, l'autorité a déjà fait cavalier seul par deux fois, sur les sujets des exigences en capitaux et des salaires. Reste donc à savoir si l'institution bâloise l'entendra. Celle-ci a en tout cas déjà partiellement répondu à la FSA. Son nouveau corpus de règles pour encadrer les activités de marché, qui entrera en application le 31 décembre 2011, prévoit en effet une multiplication par trois à quatre des exigences en capitaux pour le « trading book », afin, justement, de limiter les arbitrages en sa faveur.
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