ArcelorMittal précise le projet de scission de ses inox

En fin de semaine dernière, ArcelorMittal a détaillé, lors d'un comité européen d'entreprise, les contours de son projet de scission et de cotation indépendante de sa branche d'aciers inoxydables. Annoncée fin juillet, prévue pour être lancée d'ici douze à dix-huit mois, l'opération vise notamment à permettre à cette division (4,2 milliards de dollars de ventes en 2009, 6,4 % du chiffre d'affaires du groupe) de gagner en visibilité et de mieux gérer sa croissance. Dans un document remis aux participants de ce comité d'entreprise, que « La Tribune » a pu consulter, ArcelorMittal exclut, entre autres, de lever des capitaux lors de la transaction. « Il n'est pas envisagé à ce stade de procéder à une levée de fonds spécifique pour financer les principaux investissements stratégiques aujourd'hui à l'étude », indique ce document. L'opération « n'entraînerait aucun rapprochement avec d'autres acteurs », affirme aussi le groupe, qui ajoute que « l'endettement de [l'entreprise] serait proportionnellement comparable à celui d'ArcelorMittal, soit un niveau très acceptable ». Fin juin, le ratio dette nette sur fonds propres du leader mondial de la sidérurgie s'élevait à 33 %.L'actionnariat futur de SpinCo, appellation provisoire de la future entité, est également abordé. Confirmation d'une information donnée lors de l'annonce du projet, la famille Mittal compte détenir 40,8 % de l'entreprise, un niveau équivalent à celui de sa participation dans ArcelorMittal. Le reste des titres SpinCo sera attribué aux actionnaires d'ArcelorMittal « dans un rapport à définir ». « Si la scission est décidée, ArcelorMittal ne sera pas actionnaire de SpinCo », souligne le document. Siège à LuxembourgLe conseil d'administration de SpinCo devrait compter sept membres?: trois représentants de l'actionnaire de référence ? le fondateur Lakshmi Mittal, candidat à la présidence de l'instance, son fils Aditya et l'Espagnol Gonzalo Urquijo ? et quatre administrateurs indépendants. SpinCo compte en outre se coter sur les Bourses de Paris, Luxembourg, et New York, et implanter son siège à Luxembourg, comme ArcelorMittal. ArcelorMittal prend par ailleurs des engagements forts de maintien de l'emploi dans l'activité. Il assure que « le projet de spin off n'aurait, en tant que tel, pas d'impact sur les sites et les hommes?; il ne conduirait pas à des réductions d'effectifs ou suppressions d'emplois ». 9.918 emplois sont concernés par le projet?; 3.136 en France (sites de Gueugnon et Isbergues),1.867 en Belgique (sites de Châtelet et de Genk), le reste essentiellement au Brésil (site de Timóteo). Inquiète des conséquences de l'opération, la Fédération métallurgie de la CFDT a été reçue en fin de semaine à Bercy. Le ministère s'est engagé à rencontrer rapidement Bernard Fontana, le patron de l'activité nommé en remplacement de Jean-Yves Gilet, parti prendre la direction du Fonds stratégique d'investissement. Dans un marché des inox de plus en plus fragmenté, souffrant de surcapacités, ArcelorMittal a longtemps cherché, en vain, à rapprocher son activité inox d'autres acteurs, notamment le finlandais Outokumpu. Mais « la taille d'ArcelorMittal par rapport à un allié potentiel a pu peser », constate le groupe dans son document. L'autonomie donnée à la branche pourrait lui permettre de lever cet obstacle. « Acquisition, fusion-consolidation font partie des leviers de croissance qui seraient à disposition de SpinCo », souligne le groupe.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.