Les pays émergents attirent dorénavant les plus grosses opérations financières

Mais jusqu'où iront-ils ? La banque chinoise Agricultural Bank s'était arrogé la vedette en juillet dernier en levant 22,1 milliards de dollars lors de son introduction en Bourse. Cette fois, c'est la brésilienne Petrobras qui éclipse toutes les autres avec une augmentation de capital record d'environ 70 milliards de dollars. Non contents d'avoir délogé les pays développés du peloton des meilleurs performances mondiales, les pays émergents s'imposent désormais comme les plus grands animateurs sur les marchés primaires. Sur l'année en cours, ces pays ont représenté, selon les données d'Ernst & Young, 63 % des levées de fonds sur les marchés contre 37 % pour les marchés développés en nombre de transactions (379). Ils représentent également 66 % du total des capitaux levés à l'occasion des transactions d'introductions (IPO) contre 34 % pour les économies développées. Au premier semestre, le Brésil, l'Inde, la Russie et la Chine (Bric) ont, à eux quatre, capté 46,6 milliards de dollars (sur 62,1 milliards pour l'ensemble des émergents), soit près de la moitié du total des fonds levés. En termes de classement, enfin, les émergents comptent six des dix plus importantes introductions de l'année. Et pas moins de dix sur les vingt premières. À ce sujet, l'Asie domine le classement, (voir tableau ci-contre) avec en tête trois groupes financiers chinois - AgBank, China Everbright et Huatai Securities - l'indienne, Essar Energy, par ailleurs cotée à Londres, et le sud-coréen Samsung Life Insurance.Surtout, le mouvement ne semble pas prêt de se tarir. Si les opérations de l'envergure de celle de Petrobras resteront de l'ordre de l'exceptionnel, la domination des émergents, elle, est sans conteste amenée à s'installer. Citigroup estime que les prochaines émissions sur la seule région asiatique devraient représenter d'ici à la fin de l'année pas moins de 116 milliards de dollars. Ce qui ferait, pour l'année entière, un total de 291 milliards de dollars.besoins immenses« Ces levées de fonds s'inscrivent dans le cadre de projets de développement, notamment en matière d'infrastructures où les besoins sont immenses », insiste un gérant. Les nombreux programmes de privatisation alimentent le mouvement. L'Inde pourrait ainsi récupérer, d'ici à la fin du mois de décembre, 12,3 milliards de dollars, via la cession en Bourse de pans entiers de son industrie, de l'énergie aux télécoms. Coal India, le premier producteur mondial de charbon, est déjà dans les starting blocks  pour une mise sur le marché le 18 octobre prochain. La société espère glaner 3,35 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros), ce qui la hisserait devant Reliance Power en tête des IPO indiennes...
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