ING va céder son pôle assurance

ING se restructure de fond en comble. La première banque néerlandaise a créé la surprise, hier matin, en faisant trois annonces : la vente de sa branche assurance d'ici la fin 2013, une augmentation de capital de 7,5 milliards d'euros, et le remboursement en décembre de 5 milliards d'euros, la moitié de sa dette à l'État néerlandais.Du statut de géant international de la finance, ING va donc passer à celui d'une simple banque européenne. Ce choix stratégique découle du plan « back to basics » annoncé en avril dernier par le PDG, Jan Hommen. Ébranlé par une perte de 721 millions d'euros en 2008, la première de son histoire, le groupe a décidé de réduire son exposition au risque et de se recentrer sur ses activités bancaires, au Benelux et en Europe de l'Est.fin d'un âge d'orLe groupe va dans un premier temps scinder ses activités de banque et d'assurance. Sa restructuration se poursuivra via des introductions en Bourse et des cessions. En cédant l'assurance, ING réduit sa voilure d'un tiers. Il répond aussi aux injonctions de Neelie Kroes, la commissaire européenne à la concurrence. À l'approche de la fin de son mandat, cette libérale Néerlandaise ne veut pas donner l'impression d'avoir favorisé ses compatriotes. Or, La Haye n'a pas seulement renfloué ING à hauteur de 10 milliards d'euros en octobre 2008, au plus fort de la crise. L'État s'est aussi porté garant en janvier, à hauteur de 80 %, d'un portefeuille de crédits à risque aux États-Unis, d'une valeur de 27,7 milliards d'euros. Bruxelles n'avait donné qu'un aval temporaire à ce coup de pouce exceptionnel, Neelie Kroes exigeant en contrepartie une réorganisation et un remboursement rapide. « ING doit payer cher, estime un analyste de l'association des actionnaires néerlandais (VEB), avec une restructuration drastique mais saine, qui devrait créer de la valeur pour les actionnaires. »Parce qu'elle intervient après le démantèlement de Fortis et d'ABN-Amro, la décision d'ING marque la fin d'un âge d'or pour les banques néerlandaises. Elle préfigure aussi des changements que Bruxelles veut imposer aux banques ayant reçu des fonds publics. Depuis janvier, ING vend des actifs à tour de bras. En octobre, il a vendu la banque privée ING en Suisse pour 344 millions d'euros, puis sa filiale banque privée en Asie pour 1 milliard, et enfin ReliaStar, filiale américaine de réassurance, pour un montant non dévoilé. Au total, 8 transactions ont été finalisées, sur les 10 à 15 annoncées en avril. La filiale de banque en ligne, ING direct USA, devrait rapidement subir le même sort. Ces cessions devraient avoir un impact positif sur les résultats du troisième trimestre, avec 500 millions d'euros de profits selon des chiffres préliminaires donnés hier.
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