Les obligations des entreprises non notées ont la cote en Europe

marchÉ de detteL'année 2009 s'annonce comme celle de tous les records pour le marché primaire de la dette obligataire sur le Vieux Continent. Depuis le début de l'année, 280 milliards d'euros d'obligations d'entreprises (hors OC et Oceane) ont été émis. Soit l'équivalent des fonds cumulés en 2007 et 2008. Une catégorie d'émetteurs, en particulier, profite de la réouverture de cette fenêtre de tir en matière de financement : les sociétés non notées par les agences du type Standard and Poor's ou encore Moody's.Les chiffres parlent d'eux-mêmes. On compte cette année 17 opérations portant, chacune, sur un montant supérieur ou égal à 250 millions d'euros. Les fonds récoltés avoisinent les 10 milliards d'euros. À titre de comparaison, seulement 18 émissions du même genre ont été enregistrées entre 2004 et 2008.Le constat est d'autant plus étonnant que, malgré l'absence du sacro-saint label de qualité financière, les taux de coupon n'atteignent pas des sommets. Ainsi des groupes comme Christian Dior, Adidas ou encore Lagardèrerave;re sont parvenus à récolter des capitaux moyennant une rémunération annuelle comprise entre 3,75 et 4,875 %.marché resserr髠On assiste à une sorte d'?américanisation? du marché obligataire », analyse Paul Santucci, responsable origination corporate France chez HSBC. Et d'ajouter : « Contrairement aux États-Unis, les investisseurs européens ne s'intéressaient auparavant qu'aux obligations benchmarkées, en l'occurrence celles qui appartenaient à l'indice Iboxx ». Mais avec la crise, la donne a changé. Notamment parce que les liquidités injectées en abondance par les banques centrales ont incité les investisseurs à se tourner vers des actifs plus risqués. Selon Paul Santucci, on a vu apparaître une nouvelle poche d'investisseurs provenant de toutes les régions du monde, à la recherche de papiers libellés en euro. Selon un autre spécialiste, le succès des émissions d'obligations ne dépend plus de la capacité d'absorption d'une poignée de gros institutionnels.De son côté, Claire Bourgeois, responsable de la gestion obligataire chez Groupama AM, considère que avant la chute de Lehman Brothers, « les émetteurs de taille moyenne avaient recours aux banques pour se financer ». Entretemps, « le marché du crédit bancaire s'est sensiblement resserré alors même que les entreprises doivent faire face à des échéances de remboursement importantes entre 2010 et 2011 ». Mais de l'avis général, les besoins en capitaux devraient être moindres l'an prochain.
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