La relative « accalmie » des derniers mois n'aura pas duré. Après 21.600 demandeurs d'emploi de catégorie A inscrits à Pôle emploi en septembre, la hausse est de? 52.400 en octobre (+ 2 % sur un mois et + 25 % sur un an). Fin octobre, la France comptait 2.627.300 demandeurs d'emploi de catégorie A (n'ayant pas travaillé dans le mois), un chiffre qui grimpe à 3.788.200 si l'on inclut les demandeurs d'emploi ayant une activité réduite (catégories B et C). Sur un mois, les entrées pour fin de CDD (? 5,6 %), fin de mission d'intérim (? 3,5 %), licenciements économiques (? 0,8 %), autres licenciements (? 6,3 %) et démissions (? 1,6 %) diminuent. Dans le même temps, les entrées pour « premières entrées » (+ 10,4 %) augmentent. Dans un communiqué publié hier, Christine Lagarde, ministre de l'Économie et de l'Emploi, « prend note de cette augmentation qui fait suite à cinq mois de hausse contenue » et rappelle que « la tendance à la dégradation de l'emploi devrait se poursuivre quelques trimestres car une reprise graduelle de l'activité ne se traduirait pas par un repli immédiat du chômage ». Les économistes estiment à trois trimestres le retard d'ajustement entre reprise de l'activité et redémarrage de l'emploi.Une reprise « technique »Pour Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, « la crise n'est pas finie et le mauvais chiffre d'octobre confirme que les ajustements sur le marché du travail ne sont pas terminés, alors même qu'il y avait une reprise de l'activité au troisième trimestre 2009 ». Il poursuit : « On attend une croissance positive au 4e trimestre, mais elle sera sans emplois, car on assiste à une reprise technique de l'activité. » Pour 2010, l'OFCE annonce 280.000 destructions d'emplois dans le secteur marchand.Voilà qui va mobiliser le gouvernement. « La feuille de route, pour nous, reste d'utiliser à plein tous les outils de la politique de l'emploi », estimait hier Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi. La veille, il avait indiqué sur France Inter que pour « accélérer la création d'emplois », les nouvelles mesures possibles à partir de l'année 2010 seront des « mesures offensives », sans donner plus de précision. Pour le député PS de la Nièvre, Gaëtan Gorce, « il faut avoir le courage de dire que les réformes de ces derniers mois sont inadaptées à la gravité du processus d'exclusion professionnelle qui s'annonce ». Les données mensuelles des demandeurs d'emploi sont toujours très attendues, mais le taux de chômage trimestriel au sens du Bureau international du travail (BIT) est jugé, lui, plus représentatif de la situation de l'emploi en France. Celui du troisième trimestre 2009 sera connu le 3 décembre.

latribune.fr

27 Nov 2009, 1:42

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