le coup de sifflet final retentit dans les travées de San Siro. Mains sur les hanches, têtes basses et regards vides, les Marseillais semblent groggys au milieu de la pelouse. Dans l'antre du grand AC Milan, ils viennent pourtant d'obtenir un match nul (1-1) au terme d'une superbe prestation. Mais les Phocéens sont loin de s'en satisfaire. De l'autre côté des Alpes, c'est la victoire qu'ils étaient venus chercher mercredi soir. Car désormais, les hommes de Didier Deschamps n'ont plus vraiment leur destin en main : lors de la dernière journée, ils devront à tout prix battre le Real Madrid au Stade Vélodrome? tout en gardant un ?il sur le résultat de Zurich-AC Milan.« On a beaucoup de regrets, admet Hatem Ben Arfa, auteur d'une rentrée convaincante en Lombardie. On avait la possibilité de gagner ce match mais on n'a pas su profiter des opportunités qu'on a eues. » « On ressent une grosse frustration, appuie Benoît Cheyrou. On a réalisé une bonne performance mais on ne prend pas les trois points. On est très déçus. » Un discours audacieux, à l'image des clubs français engagés en Ligue des champions cette saison. Après de longues années passées dans l'ombre des ténors européens, ils semblent enfin avoir laissé leurs complexes d'infériorité aux vestiaires. Lyon a montré la voie. Bordeaux et Marseille s'y sont engouffrés.folie bordelaiseAvec ces trois-là, l'Hexagone peut nourrir quelques ambitions. Étincelants depuis le début de la compétition, les Girondins ont d'ores et déjà assuré la première place d'un groupe composé de la Juventus de Turin et du Bayern de Munich. Un authentique exploit qui semble au fond plutôt logique tant les champions de France ont dominé leur sujet. « C'est un parcours exceptionnel. Nous avons rivalisé avec la Juventus (victoire 2-0 mercredi). Cela prouve que Bordeaux grandit, savoure le capitaine Alou Diarra. On n'est pas là par hasard. Nous voulions cette première place. Nous l'avons démontré sur le terrain. Cela nous donne beaucoup d'espoir pour la suite de la compétition. » Avec 13 points au compteur, alors qu'ils leur restent encore un match à disputer (sur la pelouse du Maccabi Haïfa dans dix jours), les hommes de Laurent Blanc imprègnent un rythme de folie. Seuls Chelsea et Arsenal parviennent à suivre la cadence aquitaine.Battus à Florence mardi (1-0), les Lyonnais ont, eux, probablement laissé filer la première place de leur groupe. Une déception toute relative puisque les Rhodaniens étaient déjà qualifiés après leurs prouesses face à Liverpool lors des matchs précédents. En début de semaine, le milieu de terrain de l'OM Fabrice Abriel déclarait au sujet des joueurs de l'AC Milan : « On les respecte mais on ne les admire pas. » Une phrase qui pourrait devenir le nouveau slogan du football français sur la scène européenne.

latribune.fr

27 Nov 2009, 1:42

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