Freddie Mac et Fannie Mae menacés de privatisation

L'avenir de Freddie Mac et de Fannie Mae reste toujours en suspens. Le Trésor américain a décidé, mardi, de reporter la publication de son très attendu rapport sur les deux établissements parapublics. Elle aurait dû intervenir avant la fin du mois dans le cadre la loi Dodd-Frank sur la régulation financière. Mais ces recommandations ne seront finalement révélées qu'à la mi-février, avant d'être présentées au Congrès. Pour que le débat n'interfère pas avec les difficiles discussions sur le budget de l'État, prévues début février. Mais aussi parce que les autorités ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente sur le sort qui doit être réservé aux deux géants du refinancement hypothécaire américain.Deux ou trois projets différents devraient ainsi être soumis aux parlementaires américains, eux aussi divisés sur la question. Les républicains, désormais majoritaires à la Chambre des représentants, plaident pour une privatisation progressive du système. « Comme dans tous les autres pays développés, le financement du marché immobilier devrait fonctionner sans le soutien financier de l'État », préconise l'American Enterprise Institute. Un scénario auquel s'opposent catégoriquement les démocrates, qui souhaitent conserver un mécanisme de garanties publiques sur certains prêts immobiliers. Sa portée serait en revanche nettement limitée. La recherche d'un compromis pourrait au final profiter aux grandes banques américaines. Goldman Sachs, Wells Fargo et Morgan Stanley ont d'ailleurs été entendues par le Trésor. Leur proposition : être autorisées à offrir elles-mêmes des prêts bénéficiant de la garantie de l'État. Maintien impossible« Ce système créerait les mêmes problèmes que le précédent, estime pourtant Michael Barr, un ancien responsable du Trésor dans le ?New York Times?. Mais le maintien du système actuel est politiquement impossible. » Car Freddie Mac et Fannie Mae - dont le rôle est de faciliter le financement du marché immobilier en détenant ou garantissant des prêts au logement - ont déjà coûté 135 milliards de dollars au contribuable américain. Et la facture pourrait encore s'alourdir de 124 milliards supplémentaires d'ici à 2013, selon des projections de l'Agence fédérale du financement du logement (FHFA). Depuis 2008, les deux établissements ont perdu plus de 220 milliards de dollars.
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