Le retour du printemps n'aura eu aucun effet sur le moral des ménages. Pour le quatrième mois consécutif, l'indicateur synthétique de l'Insee mesurant le moral des ménages a reculé en avril, de trois points. Il s'élève désormais à ? 37 points, 18 unités en dessous de sa moyenne de longue période. Qu'est-ce qui préoccupe les Français ? Tout... Conséquence logique de la montée du chômage ! Selon eux, leur niveau de vie passé s'est dégradé, leur niveau de vie futur se dégradera. L'opportunité de faire des achats importants diminue aussi, tout comme leur capacité future à épargner. Le retour de l'inflation les soucie également. « Tous les prix ne remontent pas, loin s'en faut. Mais les biens qui sont concernés sont ceux qui sont consommés régulièrement et où le prix est très clairement affiché. C'est typiquement le cas du prix à la pompe : difficile de passer à côté de la hausse, quand le tarif est inscrit en grands caractères au bord de toutes les grandes routes de France », explique Alexander Law chez Xerfi. En mars, avec une progression de 0,5 %, l'indice des prix à la consommation a signé une sixième hausse mensuelle consécutive. Sur un an, il progresse de 1,6 %. Stop, n'en jetez plus, la coupe est pleine !Déjà élevés au rang mondial de premiers consommateurs d'anti-dépresseurs ? ils seraient six millions à suivre un traitement leur permettant de voir un peu la vie en rose ?, les Français n'entrevoient toujours pas la sortie de crise. A la différence des chefs d'entreprise, dont la confiance en l'avenir remonte progressivement dans le sillage d'un léger redémarrage de l'activité. En témoignent les hausses de 0,6 % et de 0,4 % de la production industrielle en janvier et en février, ainsi que la remontée récente de l'indice PMI manufacturier au-dessus de la barre du seuil des 50 qui indique une expansion de l'activité. Deux choses pourraient inverser la tendance : une baisse significative du chômage et une augmentation sensible des salaires. un cercle non vertueuxProblème : tant que les Français n'auront pas le moral, ils réduiront leur consommation. Résultat : la croissance restera très molle, empêchant tout repli du chômage, maintenant de facto la pression à la baisse sur les salaires... La consommation ne décollera donc pas, et ainsi de suite dans un cercle non vertueux. En attendant une véritable reprise, seul un miracle pourrait redonner le sourire aux Français. Une victoire de l'équipe de France de football en finale de la prochaine coupe du monde par exemple ? Il faut y croire. Allez les Bleus !

latribune.fr

28 Avr 2010, 5:28

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