« Nous consacrons 40 % du budget du Sénégal à l'éducation »

Abdoulaye Wade, président du Sénégal« La Tribune ». Quelle place tient l'éducation dans le budget du Sénégal ?Abdoulaye Wade. Nous consacrons 40 % de notre budget national à l'éducation, soit près du double de la moyenne des pays en Afrique. Car l'éducation et la formation sont des ressorts essentiels du développement économique.L'ordinateur vous semble indispensable dans le système éducatif sénégalais ?Oui, pour moi, l'ordinateur est le meilleur moyen d'éducation individuelle et collective. Il permet aussi d'accroître les compétences et la capacité d'action des enseignants. C'est pourquoi tout ce qui a un rapport avec le numérique m'intéresse. J'ai lancé l'initiative du Fonds mondial de solidarité numérique dès 2003 à Genève (Suisse). Et au Sénégal, j'ai créé en 2006 la cellule informatique Sénéclic dans le cadre du partenariat avec Axa Assurances et la ville de Besançon, pour équiper les écoles élémentaires du pays en ordinateurs.Quel bilan dressez-vous de l'opération Sénéclic aujourd'hui?L'opération Sénéclic est unique et nous rend énormément service. Alors que nos écoles restent confrontées à la difficulté de se procurer de la documentation, les nouvelles technologies améliorent l'accès des élèves à la connaissance. À ce jour, 1.750 ordinateurs fournis par Axa ont été reconfigurés puis installés dans 73 écoles. À la fin de l'année 2010, 50 écoles supplémentaires seront équipées.La crise n'affecte-t-elle pas ce projet ainsi que la croissance du pays ?Sur le plan économique comme sur le plan social, le Sénégal va bien. Les banques de notre pays n'ont pas connu de graves difficultés. Mais les flux d'argent de 50 milliards de francs CFA (76 millions d'euros) envoyés vers le Sénégal chaque année par les 2 millions de Sénégalais installés à l'étranger ont fortement baissé en raison de la crise. Nos ressources douanières ont également diminué du fait de la baisse de l'import-export.Quelle est votre priorité économique ?Pour développer la culture du riz, dont nous consommons 600.000 tonnes par an essentiellement grâce aux importations, j'ai lancé il y a trois ans un grand programme. J'ai favorisé l'importation de machines-outils en provenance de l'Inde et encouragé l'utilisation des engrais. Notre production nationale de riz dépasse les 500.000 tonnes. Par ailleurs, nos exportations d'arachide servent à financer le riz. Nous avons développé en même temps la culture du mil. Et aujourd'hui, nous sommes presque autosuffisants sur le plan alimentaire. Il n'y aura pas de famine au Sénégal.Propos recueillis par Séverine Sollier
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