La France veut rester attractive pour les étudiants chinois

Le ministre de l'Education Luc Chatel, qui accompagne ce mercredi en Chine le président de la république Nicolas Sarkozy, doit signer à l'occasion de cette visite deux accords : l'un vise à faciliter les échanges linguistiques entre les deux pays, l'autre à faire avancer la création du forum franco-chinois sur l'enseignement supérieur, lequel doit voir le jour en octobre à Shanghai. Deux initiatives qui témoignent de la volonté de la France de rester attractive aux yeux d'une population étudiante chinoise toujours plus nombreuse. Entre 2000 et 2010, celle-ci est passée de 5 à 30 millions. Et les jeunes étudiants chinois attirés par l'étranger ont vu le nombre décupler en dix ans, passant de 20.000 à 229.000. Selon le ministère français de la Recherche et l'Enseignement supérieur, près de 80 % des étudiants chinois déclarent vouloir effectuer un séjour d'études à l'étranger, et 91,6 % d'entre eux partent en autofinancement. Car, et c'est une nouveauté, les étudiants chinois forment désormais une clientèle solvable. 100.000 visas pour les états-unisAlors que dans les années 1980, seuls les étudiants boursiers arrivaient à partir, la réalité d'aujourd'hui est marquée par « l'émergence d'une classe moyenne et aisée prête à beaucoup sacrifier pour la formation de l'enfant unique », explique-t-on à Paris. Résultat, les établissements de toute la planète se battent pour attirer chez eux les étudiants chinois. Les États-Unis ont augmenté de 45.000 à 60.000 le nombre de visas étudiants accordés aux Chinois entre 2007 et 2009. Pour 2010, a promis Barack Obama, les États-Unis doivent accueillir 100.000 nouveaux étudiants de Chine. Le Royaume Uni a lui aussi ouvert ses portes, en accroissant de 25.000 à 35.000 le nombre de visas étudiants entre 2007 et 2009. La France a du mal à suivre : alors qu'elle a accueilli 10.000 nouveaux étudiants chinois en 2009 (contre la moitié en 2005), elle passe au 9e rang des destinations des étudiants chinois, après avoir longtemps occupé le 5 rang. Un recul qui s'explique notamment par le problème de l'apprentissage du français. « Il y a en Chine moins de 6.000 apprenants de français dans le système secondaire », explique-t-on à Paris. S'ajoutent d'autres difficultés, lors de la sélection des étudiants ou de l'accueil en France. Consciente de ses handicaps, la France tente aujourd'hui de refaire son retard. n
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