La crise grecque alimente des scénarios catastrophe

Les Allemands vont-ils finalement venir au secours de la Grèce ? Le feront-ils à temps pour éviter une catastrophe, le 19 mai prochain, date à laquelle Athènes devra trouver 8,1 milliards d'euros pour faire face à une échéance obligataire ? La tourmente grecque va-t-elle entraîner dans son sillage d'autres pays, dont les déficits et les fondamentaux économiques sont aussi mauvais ou presque que ceux d'Athènes ?? Toutes ces questions agitent la communauté des investisseurs. Les réponses qu'ils y apportent s'assombrissent d'heure en heure. Au point que le scénario de contagion se soit transformé en une prophétie autoréalisatrice : les taux des obligations portugaises en particulier, se sont fortement tendus. A la contagion s'ajoute le scénario de la restructuration, à terme, de la dette grecque, dégradée ce mardi par Standard & Poor's. Car même si la Grèce, ainsi que d'autres pays tels que le Portugal, l'Espagne, voire l'Italie, évitent le pire dans les semaines qui viennent, qu'en sera-t-il dans trois ans ou plus ? Leur dette, contractée majoritairement à court terme, devra être refinancée. Pourront-ils faire appel au marché ou feront-ils face, comme aujourd'hui, à des taux prohibitifs ? effets dévastateursCe n'est pas 45 milliards d'euros que les pays de la zone euro et le Fonds monétaire international devraient injecter en Grèce, mais « 150 milliards », tranche Goldman Sachs. Pour Citigroup, la restructuration de la dette grecque, quasiment inévitable, coûtera cher aux détenteurs d'obligations. Pis, certains, parmi les hommes politiques, semblent la souhaiter, afin de « punir » les banques qui ont soutenu jusqu'à présent - par le biais d'achats d'obligations - un gouvernement grec peu soucieux d'assainir ses comptes, et même d'en afficher clairement la teneur. L'un des porte-parole de la coalition CDU/CSU au parlement allemand n'a-t-il pas déclaré, ce mardi, que « dans une restructuration, il y a des risques. Les banques ne peuvent échapper à leurs responsabilités et penser que les contribuables européens vont payer la facture » ? Si, comme le souligne Laurent Bilke, économiste spécialisé sur l'Europe chez Nomura, « l'Allemagne est fondée à exiger des contreparties grecques aux efforts qu'elle ferait en lui prêtant de l'argent, de telles déclarations sur la possibilité d'un défaut ont des effets dévastateurs, probablement irrémédiables sur le marché ». Surtout quand ces commentaires ont lieu sans autres prises de paroles claires de la part des autorités européennes...
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