Le couple EADS-BAE Systems s'engage à préserver les emplois français, allemands et britanniques

C'est une des conditions sine qua non de la réussite de l'opération. Et les négociateurs en ont bien conscience. De quoi parle-t-on ? Des préoccupations sociales et industrielles des gouvernements français, britannique et allemand. Ces derniers défendent les emplois, les sites industriels et les bureaux de recherche et développement (R&D) situés sur leur sol. "C'est le tronc commun des revendications des trois Etats, confirme-t-on à "latribune.fr". Tous les pays veulent la même chose".Dans ces conditions, les négociateurs mettent la dernière main à un document avec chacun des trois pays sur des engagements écrits du futur groupe en vue de donner des garanties sur l'emploi et la préservation des sites, selon une source proche du dossier. "On peut leur dire par écrit", affirme-t-on à "la tribune.fr". Sous réserve bien sûr que les Etats respectent de leur côté leurs engagements auprès de EADS et BAE Systems en termes de commandes et que le marché de l'aéronautique reste tel qu'il est aujourd'hui. C'est-à-dire en croissance. Un avertissement sans frais à l'Allemagne qui cherche à réduire de 40 exemplaires chacun ses commandes de l'hélicoptère de combat, Tigre, et l'hélicoptère de transport, NH90... après avoir beaucoup diminué sa commande d'avions de transport A400M. Ce qui a mis ce programme en danger de mort. Chez EADS, on a beau jeu de rappeler que "ces commandes sont des emplois allemands".Une opération complémentairePréserver l'emploi, les sites et la R&D, c'est d'autant plus facile pour BAE Systems (qui a déjà beaucoup restructuré dans ses effectifs à la suite des coupes dans les budgets de la défense américain et britannique) et EADS que leurs actifs et leur positionnement géographique ventes sont très complémentaires, à l'exception de quelques actifs dans la défense. Ce qui inquiète Berlin, qui a peur de voir partir en Grande-Bretagne certaines de ses activités. Ainsi, le député du Parti libéral FDP, partenaire de la chancelière, Martin Lindner, a estimé mercredi que ce qui comptait "ce n'est pas l'influence des gouvernements sur EADS ou ses composantes, mais de garder certaines technologies dans ce pays". Pour autant, l'ex-patron de Cassidian, Stefan Zoller, n'avait pas hésité à tailler à la hache dans les sites français au profit de ceux basés en Allemagne. "Il n'y aura pas de fermetures de sites de Cassidian, assure une source proche du dossier. C'est de l'ordre du fantasme. Non il n'y aura pas de bouleversement mais il y aura un peu de réorganisation dans la défense et peut-être dans le temps une organisation plus efficace".Airbus, Eurocopter et Astrium pas concernés pas les synergiesEn revanche "Airbus, Eurocopter et Astrium ne sont pas concernés par les synergies industrielles", explique une source proche du dossier. Classiquement les synergies dans ce type d'opération seront possibles dans les fonctions siège, achat, informatique... S'agissant de BAE Systems, le groupe a démontré qu'il savait très bien résister en période de basses eaux. Les Britanniques ont maintenu leur marge de rentabilité, rappelle-t-on à "latribune.fr". Soit 10 % de marge. "BAE a réussi à s'adapter à un monde moins guerrier et il n'y pas eu un effondrement de la rentabilité de BAE Systems", précise-t-on de sources proches du dossier.
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