Alfred, c'est le deuxième prénom de William Abitbol, ex-député « souverainiste » tendance Pasqua, reconverti en écrivain-cuisinier. Un deuxième prénom pour une deuxième vie et un premier restaurant, une jolie maison avec son rez-de-chaussée dans les coulisses du théâtre du Palais-Royal et son premier étage dans un passage caché de la rue de Richelieu. On est dans le Paris de Balzac qui d'ailleurs n'aurait pas renié la cuisine d'Alfred. Elle est mitonnée, enracinée, nourricière et épurée autour du produit roi : sa barigoule de poivrades est unique à Paris, sa terrine de campagne maison est merveilleuse, ses girolles sont cuites au château-chalon, la côte de veau aux cèpes a la taille et la cuisson parfaite tandis que ses cocottes de haricot d'agneau, de tendron de veau ou encore de paleron de b?uf en daube vous arrachent des larmes. La semaine dernière, ce fut un gros succès pour la géline de Racan farcie cuite dans son bouillon dégraissé trois fois et accompagnée des légumes oubliés de Joël Thiébault. Mais derrière cette cuisine généreuse, il y a surtout un homme attachant, lunaire, élégant qui vous reçoit chez lui en pantalon rouge et chemise blanche après être passé chez son boucher et son maraîcher. Il se met alors en cuisine et pousse la porte entre chaque plat pour venir bavarder avec vous. Autour d'un verre de crozes-hermitage de Graillot, on hésite alors à lui demander de nous commenter l'affaire Clearstream ou plutôt de nous donner sa recette de mousse au chocolat ou de panna cotta aux framboises. Les journalistes et les politiques de tout bord mais aussi les membres de la Comédie-Française venus en voisin en ont vite fait leur cantine et postulent activement pour avoir à leur nom un des 50 ronds de serviette qu'Alfred a prévu pour ses habitués. Sébastien [email protected] Alfred, 52 rue de Richelieu, 75001 Paris, 01 42 97 54 40. Circonstances : un déjeuner à deux ou un dîner d'anniversaire à plusieurs.Table : pas vraiment le choix, ce sera surtout un bout de la banquette.prix : menu à 37 euros, carte à 45 euros.Voiturier : non.Si c'est complet : allez en face au Juveniles chez Tim, le bar à vins le plus sympathique de Paris. la table du manage

latribune.fr

28 Sept 2009, 1:47

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