Après plusieurs années d'une restructuration à laquelle s'est ajoutée la récession économique de 2009, STMicroelectronics profite enfin du rebond du secteur. Ses résultats positifs du troisième trimestre, présentés ce mercredi, faciliteront l'arrivée du nouveau dirigeant à la tête du groupe franco-italien. En effet, Didier Lamouche, ancien patron du groupe d'informatique Bull, succédera le 26 janvier prochain à Alain Dutheil au poste de directeur général délégué. Ce dernier prend sa retraite après vingt-sept années passées au sein du fabricant de semi-conducteurs, qui demeure présidé par Carlo Bozotti.Didier Lamouche s'apprête à prendre les rênes d'un groupe qui vient de renouer avec les bénéfices. Au troisième trimestre, STMicro a dégagé un bénéfice net de 198 millions d'euros, contre une perte de 201 millions un an auparavant. Un résultat supérieur de 8 % à la prévision moyenne des analystes financiers sondés par l'agence Reuters. Cette performance est certes liée à des réductions de coûts mais également à un chiffre d'affaires qui s'est envolé de 16,8 %, à 2,6 milliards d'euros, grâce au rebond des ventes d'ordinateurs et d'automobiles, grands consommateurs de puces électroniques. Cerise sur le gâteau, ST-Ericsson, la filiale entre STMicroelectronics et le danois Ericsson, a vu ses pertes trimestrielles se réduire. Spécialisé dans les circuits électroniques pour les téléphones portables, mais trop peu exposé au marché en plein essor des smartphones (téléphones sophistiqués comme l'iPhone d'Apple), ST-Ericsson est l'un des talons d'Achille du groupe franco-italien.Bon carnet de commandesCette dynamique globale de l'activité, entamée début 2010, se poursuivra au quatrième trimestre : STMicroelectronics table sur une hausse de 2 % à 7 % de son chiffre d'affaires pour la période octobre-décembre, par rapport au troisième trimestre, arguant d'un carnet de commandes « encourageant ». Conséquence, le groupe prévoit de clore l'année sur un bénéfice. Les investisseurs n'ont pas boudé leur plaisir : l'action STMicroelectronics a gagné 4 % à la Bourse de Paris, au cours de la séance de mercredi.Didier Lamouche, le nouvel homme fort, avant de quitter Bull au printemps dernier, sur fond de dissensions avec le principal actionnaire (Crescendo Industries), a déjà un long passé dans le secteur des semi-conducteurs. Âgé de 51 ans, il a en effet dirigé Altis durant quatre ans, lorsque ce fabricant français de semi-conducteurs était encore détenu par le géant de l'informatique IBM et par le groupe allemand de semi-conducteurs Infineon. De 2003 à 2004, il a présidé aux destinées de la division de semi-conducteurs d'IBM. Et depuis 2006, cet ingénieur de l'École centrale de Lyon est membre du conseil de surveillance de STMicroelectronics. C. L.

latribune.fr

27 Oct 2010, 23:20

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