L'Europe veut accroître son aide civile en Afghanistan et au Pakistan

ConflitL'épisode malheureux du premier tour de l'élection présidentielle afghane, entaché de nombreuses fraudes, a peut-être déclenché une prise de conscience chez les dirigeants occidentaux. « Les progrès dans la réforme politique, la gouvernance et la reconstruction de l'État sont trop lents, et dans certaines parties du pays pratiquement inexistants », indique un rapport européen d'une douzaine de pages rédigé par la Commission de Bruxelles avec le secrétariat du Conseil européen. Ce document reconnaît que « l'insécurité ne peut être résolue seulement par des moyens militaires ». Le rapport sera soumis au Conseil européen qui se tient jeudi et vendredi et devrait adopter un « plan d'action pour renforcer l'engagement de l'Union européenne en Afghanistan et au Pakistan ». Il s'agit notamment de « renforcer l'effort civil européen en Afghanistan, sous la forme de ressources financières supplémentaires et d'un nouvel engagement contre la corruption et pour le renforcement de l'administration d'État ». L'aide européenne représente déjà près de 1 milliard de dollars l'an.protection des civilsAutre signe de la prise de conscience occidentale, le président Barack Obama semble s'approcher d'une décision sur l'orientation de sa nouvelle stratégie en Afghanistan. Il réunira le 30 octobre ses conseillers militaires, a annoncé la Maison-Blanche. À la clé, le président américain pourrait décider d'augmenter le contingent sur place (actuellement 65.000 hommes). « Il faut empêcher l'infiltration des extrémistes terroristes qui viennent de l'extérieur de nos frontières et font cause commune avec les talibans afghans, mais aussi renforcer la protection des populations civiles », explique à « La Tribune » l'ambassadeur d'Afghanistan à Paris, Omar Samad. Car « c'est à cette condition que sera créé un environnement sécurisé qui permettra de reconstruire nos institutions », ajoute-t-il, en regrettant que, par le passé, les investissements dans les capacités institutionnelles et les qualifications des personnels aient été négligés.De son côté, le représentant spécial de la France pour l'Afghanistan et le Pakistan, Thierry Mariani, se veut optimiste. « Pendant quelques années, les États-Unis ont été engagés sur le front irakien et afghan, mais à présent l'Afghanistan repasse au premier plan », dit-il. Pour lui, pas de doute, « l'aide internationale prend à présent davantage en compte la dimension civile et la formation des personnels ». Reste à savoir si les effets de la prise de conscience occidentale se feront sentir positivement lors du second tour de la présidentielle le 7 novembre.Laurent Chemineau
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