La nouvelle régulation, l'autre fardeau

La facture de la régulation sera lourde. Si l'on en croit une étude publiée par Credit Suisse, les différentes propositions des instances chargées de définir le futur cadre réglementaire pourraient amputer de 37 % le bénéfice des grandes banques françaises (BNP Paribas, Société Généralecute; Générale, Crédit Agricolegricole). Voire plus, puisque les équipes de recherche de la banque helvétique n'ont pris en compte que trois mesures pour faire cette estimation: le renforcement des ratios de liquidité avec Bâle III, la « taxe FMI » et la régulation du marché des produits dérivés. La « taxe FMI », proposée par le Fonds monétaire international, figure en tête des propositions les plus pénalisantes pour les institutions financières hexagonales. à elle seule, elle grèverait de 21 % leur profitabilité. Dans un rapport soumis la semaine dernière aux ministres des Finances du G20, le FMI proposait la mise en place de deux taxes assises sur les risques excessifs pris par les banques ainsi que sur leurs profits. Ce projet, qui a été fraîchement accueilli dans la sphère financière, sera de nouveau débattu lors du G20 de Toronto, au Canada, en juin prochain.coupes claires dans le volume des prêtsAutre mesure qui nourrit l'inquiétude des banques françaises, le renforcement des ratios de liquidité. Dans ses propositions soumises à consultation en décembre 2009, le Comité de Bâle, qui réunit les principaux superviseurs de la planète, proposait la création d'un ratio à un an, dit NSFR (Net Stable Funding Ratio). Lequel contraindrait les établissements de crédit à financer des investissements de court terme avec des financements de long terme. D'après Credit Suisse, il manquerait aux trois grands acteurs bancaires hexagonaux plus de 560 milliards d'euros de ressources pour entrer en adéquation avec les exigences bâloises. BNP Paribas, la banque de la rue d'Antin, serait la moins bien lotie avec un déficit de 241 milliards d'euros. Ce besoin pourrait aboutir à une réduction de la taille de leur bilan et, in fine, à des coupes claires dans le volume de prêts octroyés, note Credit Suisse. « Ces ratios [...] pourraient avoir un impact très négatif sur le financement de l'économie », avait prévenu la Fédération bancaire française (FBF) dans sa réponse au Comité de Bâle le 20 avril. Alexandre MaddensLa « taxe FMI » figure en tête des propositions les plus pénalisantes pour les institutions financières hexagonales.
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