« Nous avons plus que jamais besoin de l'Europe »

Willibald Cernko, président du directoire de Bank Austria Bank Austria est la plus grande banque autrichienne et une des plus importante en Europe centrale et orientale. C'est aussi un des piliers d'UniCredit depuis son rachat en 2007 par le groupe milanais. En 2009, le groupe, qui n'est pas tombé dans le rouge au cours de la crise, a dégagé un bénéfice net de 1,1 milliard d'euros. Son président depuis l'automne dernier, Willibald Cernko, revient sur les débats actuels autour de la régulation. La crise est-elle finie pour le secteur bancaire européen et pour Bank Austria ? Nous avons dépassé le point bas, mais nous ne sortons de la crise que progressivement, lentement et dans un contexte très volatil. En ce qui concerne Bank Austria et notre société-mère, UniCredit Group, je crois que parmi les banques européennes, très peu ont réussi pendant la crise à réaliser des bénéfices chaque trimestre et à renforcer leurs capitaux propres par deux fois sans faire appel à l'Etat. J'en suis très fier, car ce sont les fruits de notre modèle organisés par segment d'activités. Nous avions également mis en oeuvre une gestion stricte des coûts et un meilleur contrôle des risques dès avant la crise.La crise a-t-elle donné l'impulsion à une éventuelle consolidation bancaire en Europe ?C'est probable, mais il est encore difficile d'en parler de manière concrète. Cela va dépendre des nouvelles directives mises en place par les autorités. Quelles seront les règles en matières de fonds propres ? Y aura-t-il une supervision européenne ? Tout cela jouera un rôle dans l'avenir du secteur bancaire. Pour ma part, j'espère que l'on aboutira à une solution européenne afin de répondre aux besoins européens, pour tous les Européens. Je ne crois pas que l'on puisse revenir à des solutions purement nationales. Nous avons plus que jamais besoin de l'Europe.Craignez-vous que l'on n'exige trop des banques ?J'espère que l'on prendra en compte les conséquences des nouvelles règles bancaires sur l'économie réelle et sur les ménages. Il existe d'importantes disparités : les entreprises européennes, et surtout autrichiennes, dépendent plus largement des crédits que les entreprises américaines. Il faut en tenir compte notamment dans le cadre des discussions sur les besoins en capitaux propres de Bâle III. C'est un exercice difficile, mais je suis optimiste et convaincu que les politiques prendront en conmpte l'intérêt de la place européenne.Que pensez-vous du débat actuel sur la taxe bancaire ?Ce débat est légitime. Il faut cependant savoir si l'on recherche une solution européenne de prévention de crise ou si l'on souhaite résoudre des problèmes budgétaires. J'espère que la priorité sera accordée à la première option. Aujourd'hui, nous avons besoin d'une meilleure capitalisation des banques afin de disposer d'un « coussin de sécurité ». Il nous faut également un système de sécurité et surtout une surveillance financière harmonisée à l'échelle européenne afin de prévenir les crises et de permettre aux banques de ne pas recourir aux contribuables en cas de nouvelle crise. La politique des bonus doit également devenir plus durable, dans tous les domaines jusqu'aux hedge funds, avec une plus grande responsabilité de la part des dirigeants. UniCredit Group joue déjà un rôle pionnier en la matière. Mais cela doit également se jouer au niveau européen et international. n Lire l'intégralité de l'entretien sur latribune.frIl nous faut une surveillance financière harmonisée à l'échelle européenne afin de prévenir les crises.
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