Vers un partage du sauvetage grec

Hier, les États sauvaient les banques. Aujourd'hui, les banques pourraient devoir sauver les États. Les marchés l'envisagent sérieusement, malgré les fermes dénégations de Bruxelles comme de la BCE. Pour les marchés, c'est clair?: les États européens peinent à mettre sur la table 30 malheureux milliards pour aider la Grèce, alors qu'il en faudra 120 sur trois ans?; les Grecs se sont engagés à des efforts draconiens qu'il leur sera difficile de tenir. La restructuration de la dette publique grecque, avec moratoire voire abandon de créances si besoin, paraît inévitable. On pourra l'appeler rééchelonnement pour ne pas prononcer l'infâme mot de « défaut ». On pourra tricher avec la comptabilité des banques et des assurances pour ne pas constater les pertes dans leur bilan. Mais les contribuables européens ne pouvant tout assumer, il faudra bien partager le coût de ce sauvetage entre les Grecs et les autres membres de la zone euro, mais aussi entre contribuables et créanciers. N'est-ce pas justice?? Un service pour un rendu?? Ce n'est peut-être pas si simple. D'abord, si les banques, qui renâclent à relancer les prêts à l'économie, doivent être à nouveau recapitalisées, ce sera in fine par les États. Ensuite, faire sauver les États par les banques ne relèverait pas tout à fait du renvoi d'ascenseur. Est-ce vraiment aux banques de combler les trous des États tricheurs, ou de payer pour les carences politiques de la zone?? Au fond, peut-être que oui, si l'on considère que le caractère circulaire du sauvetage n'est que la marque d'une cavalerie généralisée sur laquelle tout le monde a grassement vécu. [email protected] Valérie Segond
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