Les ONG divergent sur les bienfaits des labels

Anita Flakenek et Louise Carlsson, du WWW Suède, se félicitent d'avoir obtenu d'Ikea, avec qui l'ONG travaille depuis 2002, qu'il mesure la part du bois certifié entrant dans la composition de ses panneaux de particules. L'entreprise se contentait jusqu'en 2010 des résultats sur le bois massif, plus simple à tracer. « Nous espérons inclure des objectifs englobant ces deux catégories de produits quand nous mettrons à jour notre accord de partenariat », avancent-elles. Globalement satisfaites du travail accompli avec Ikea, qui avance au rythme prévu, elles reconnaissent par ailleurs au groupe suédois un certain mérite. « Ikea finance et encourage une gestion durable des forêts, en visant la certification, dans des zones très exposées où il existe aujourd'hui très peu de bois certifié. « Le partenariat initié en 2002 sur les forêts a d'ailleurs été élargi depuis au coton et à toute une série de projets incitant les consommateurs à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.Greenpeace sceptiqueGreenpeace, sans jeter la pierre à Ikea, et tout en reconnaissant que la certification a pu améliorer la situation des certaines zones, comme au Canada, est nettement plus prudent sur les bienfaits du label FSC (Forest Stewardship Council). « Dans le Bassin du Congo (principal massif forestier du continent africain, ndlr), les surfaces certifiées progressent à toute allure », déplore Jérôme Frignet, chargé de campagne Forêts chez Greenpeace. « Or il ne faut pas pousser un processus participatif à marche forcée, sinon cela se fait au détriment de la qualité ». En l'occurrence, ce que l'ONG met ici en cause, ce sont les standards nationaux qui doivent décliner les principes de base du label FSC en fonction des spécificités locales. Ils n'existent même pas pour cette région d'Afrique où les droits des populations ou les conditions de travail sont très loin de correspondre aux exigences du label. L'ONG demande d'ailleurs un moratoire sur toutes les nouvelles certifications.« La vraie solution, c'est la relocalisation des approvisionnements, affirme Jérôme Frignet. Il faut raisonner produit par produit, mais il est très souvent possible de substituer des essences locales aux importations extra-européennes. « Cela est aussi bénéfique à la biodiversité, à l'emploi local, et bien sûr au climat puisqu'on évite les transports », ajoute-t-il. D. P.
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