Airbus menacé d'un arrêt de sa production en France

Les marges de sécurité d'Airbus arrivent à leur fin. Commencée lundi dernier pour dénoncer la politique salariale de la direction, la grève dans les usines françaises de l'avionneur pourrait entraîner l'arrêt de la production des A330/340 et des A320 assemblés à Toulouse « ce jeudi ou ce vendredi », indique une source proche de la direction, en précisant en effet « que l'avionneur disposait de quatre jours de marges ». Déjà mardi, un A340 n'a pu être livré. « Nous allons être obligés de mettre en place des mesures de flexibilit頻, poursuit cette source. Interrogés, certains syndicalistes interprètent la menace comme « un moyen classique de pression pour inquiéter les salariés ». Néanmoins, Jean-François Knepper (Force ouvrière) et Françoise Vallin (CGC) indiquaient mercredi à l'AFP « que le responsable de la chaîne A320 ne sait déjà plus quoi faire ». menace de plaintePlutôt qu'une grève générale, les syndicats ont entrepris une grève tournante et très ciblée sur les sites de Toulouse, Saint-Nazaire et Nantes. Avec, en outre, le blocage à Toulouse des avions Beluga, qui acheminent des tronçons d'appareils. L'A380 n'est pas concerné. Ses tronçons sont transportés par bateau près de Bordeaux et rejoignent Toulouse par la route. La direction menace de déposer plainte contre « les blocages qui empêchent des non-grévistes de travailler ». Des constats d'huissier ont été réalisés. La décision d'aller devant les tribunaux pourrait être prise en fin de semaine. Tout dépendra de la reprise ou pas des discussions que direction et syndicats se disent prêts à reprendre, alors que l'ambiance est extrêmement tendue.Jusqu'ici la direction proposait une hausse des salaires de 1,9 % en 2009 avec une prime d'intéressement de 556 euros. Les syndicats, eux, réclament une augmentation de 3,5 % jugée « déraisonnable » par la direction au regard de la perte d'exploitation d'Airbus de 1,4 milliard d'euros en 2009 (à cause d'une provision de 1,8 milliard pour l'A400M). Un chiffre contesté par l'intersyndicale qui, lors d'un comité central d'entreprise ce jeudi, va annoncer faire jouer son droit d'alerte et demander une expertise de la situation.
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