EDF confronté au projet de fusion de son partenaire américain Constellation

Décidément, le dossier Constellation n'est pas un long fleuve tranquille pour EDF. À peine sorti d'un conflit violent les ayant menés à tirer un trait sur leurs projets communs de nouvelles centrales nucléaires outre-Atlantique, l'électricien français est confronté à un projet de fusion de son partenaire américain. Constellation a conclu jeudi un accord pour être racheté pour 7,9 milliards de dollars par son concurrent Exelon, premier exploitant nucléaire américain.EDF est doublement impliqué par ce projet. D'abord, en tant qu'actionnaire à 7,2 % de Constellation. Ensuite, en tant que copropriétaire (à 49,9 %) des cinq centrales nucléaires de Constellation, participation achetée 4,5 milliards de dollars fin 2008. EDF « étudie les termes de l'offre [d'Exelon] et la valorisation induite de ses actifs ainsi que ses options, comme le ferait tout actionnaire vigilant. EDF sera également attentif à la préservation de ses intérêts au sein de la joint-venture commune avec Constellation Energy dans le nucléaire existant », s'est contenté d'indiquer hier le groupe français.Validité du contratL'offre d'Exelon se situe très en-dessous de ce qu'a payé EDF pour entrer au capital de Constellation. L'électricien français a acquis ses titres, en 2007 et 2008, à un cours moyen d'environ 65 dollars. Exelon en propose aujourd'hui 38,59 dollars. Les céder à ce prix reviendrait pour EDF à enregistrer une moins-value de près de 400 millions de dollars. Sans compter qu'Exelon valorise tout Constellation près de 8 milliards de dollars quand les seules centrales nucléaires (réunies au sein de la société CENG) avaient été valorisées 9 milliards par EDF. Cette offre souligne le caractère onéreux de cette acquisition, pour laquelle Pierre Gadonneix, l'ancien PDG d'EDF, s'était battu comme un beau diable pour damer le pion à Warren Buffet, qui tentait alors de rafler Constellation en difficulté. Voila qui ne viendra pas mettre du baume au coeur d'Henri Proglio, actuel PDG de l'électricien, qui n'a jamais caché sa désapprobation pour cette incursion outre-Atlantique.Il reste néanmoins à savoir si un rachat par Exelon serait susceptible de remettre en cause le contrat qui lie Constellation et EDF, au terme duquel l'électricien français doit récupérer 50 % de l'électricité nucléaire de CENG à partir de 2015, contre 15 % actuellement. Marie-Caroline Lopez
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