La Fed plus optimiste sur l'emploi

La prudence avant tout. Alors que de nombreux observateurs s'interrogeaient sur une modification du communiqué final de la réunion de comité de politique monétaire tenue ce mardi et ce mercredi, les sages de la Fed ont préféré réitérer quasiment à l'identique leur message du 16 mars dernier, afin de ménager des marchés financiers déjà sérieusement éprouvés par la crise des finances grecques. Parmi les interrogations des investisseurs figurait notamment le maintien de la désormais célèbre formulation de l'institution, qui inscrit dans ses communiqués depuis mars 2009 qu'elle conservera «  des taux exceptionnellement bas pendant une période prolongée ».à nouveau inséré ce mercredi dans le communiqué, ce petit morceau de phrase fait depuis plusieurs semaines couler beaucoup d'encre à mesure que l'économie américaine se redresse, et suscite le débat au sein même de la Fed. Le président de la Fed de Kansas City, Thomas Hoenig, a ainsi voté ce mercredi, pour la troisième fois d'affilé, contre le maintien de cette formulation. Selon lui, elle pourrait en effet compromettre la stabilité financière et macroéconomique de l'économie américaine et mondiale, les agents économiques anticipant à l'excès une politique monétaire accommodante, et, nouveauté, limiter la capacité future de la Fed à remonter ses taux. Une telle configuration pourrait notamment conduire à une hausse des anticipations inflationnistes, alors que la Fed maintient déjà le taux cible des fonds fédéraux dans une fourchette de 0 % à 0,25 % depuis décembre 2008. Mais comme l'a montré la hausse de seulement 0,1 % de l'indice des prix à la production en mars publiée la semaine dernière, ce danger est pour l'instant écarté.Bond des bénéficesL'autre interrogation des intervenants concernait les commentaires de la Fed concernant la santé de l'économie et notamment du marché de l'emploi, toujours très fragile avec 9,7 % de chômeurs. Certes les bénéfices des entreprises du S&P 500 ont grimpé sur un an de 46 % au premier trimestre, après avoir bondi de 96 % au dernier trimestre 2009, tandis que les analystes tablent ce vendredi sur la publication d'une croissance de 3,3 % au premier trimestre, après un bond de 5,6 % au quatrième trimestre 2009. Mais les inquiétudes concernant le comportement de l'économie à l'expiration des stimulis économiques de l'administration Obama incite la Fed à la plus grande prudence. Si le communiqué souligne désormais que « le marché du travail a commencé à s'améliorer », Ben Bernanke avait souligné le 14 avril dernier devant les parlementaires américains le maintien de l'impact négatif du chômage sur l'économie. Autre point positif, les dépenses de construction et les mises en chantier sont désormais en expansion, souligne la Fed. Mais alors que les taux d'emprunt des ménages devraient à l'avenir remonter et entraver la reprise du secteur, la prudence reste de mise. n« Le marché du travail américain a commencé à s'améliorer », estime Ben Bernanke.
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