Le message politique est fort. Bercy et Berlin ont décidé de faire cause commune pour mieux répondre aux besoins de financement des PME européennes. Dans une première lettre adressée en début de semaine par Christine Lagarde et Wolfgang Schaüble au commissaire européen au Marché Intérieur Michel Barnier, les deux ministres des finances ont souligné l'urgence de « faciliter l'accès des marchés de capitaux à cette catégorie d'entreprises qui constituent l'avenir de nos économies ». Dans un contexte d'accès toujours difficile au crédit bancaire pour les entreprises de moyenne, voire petite taille, le couple franco-allemand rappelle l'importance de l'enjeu : « selon la BCE et Eurostat, seul 1 % des PME européennes, qui représentent plus de 99 % des 20 millions de sociétés non financières recensées dans l'Union Europénne, émettent de la dette ou des actions sur les marchés des capitaux ». Ils invitent donc Bruxelles à « étudier rapidement un projet législatif et réglementaire dans le but de revoir les directives actuelles ».éviter les aberrationsPour cela, il faut avant tout « introduire une définition nouvelle et plus pragmatique des SMILE (émetteurs de moyenne et petite tailles listés en Europe) ». Et cela dans le cadre de la directive « prospectus ». Cette définition pourrait se fonder sur « le montant des fonds levés et sur un ratio de capitalisation moyen propre aux caractéristiques du pays de l'émetteur ». L'idée étant d'éviter « les difficultés et les aberrations » induites par la fixation d'un montant commun de 100 millions d'euros pour tous les états membres. Ce courrier fait suite au rapport remis, mi-mars, par Fabrice Demarigny, associé chez Mazars, à Christine Lagarde. L'ancien secrétaire général du Comité européen a formulé plusieurs propositions. Il préconise notamment un allègement des directives Transparence, Abus de marché et Prospectus, face à des frais d'introduction allant jusqu'à 10 % des fonds levés et un coût d'information financière variant de 150.000 à 500.000 euros. Le document de référence exigé lors de l'entrée en Bourse pourrait ainsi être simplifié à moins de 50 pages. Sachant, par ailleurs, que les PME devraient pouvoir bénéficier de normes comptables mieux adaptées à des structures bien souvent dépourvus de services de consolidation comptable. Reste maintenant à la Commission Européenne d'accélérer la cadence sur le dossier. Car le temps presse et il serait dommage de pénaliser plus longtemps le développement du vivier de croissance que représentent les PME. Au risque d'en décourager plus d'un de s'intéresser à la Bourse. Fabio Marquettyil serait dommage de pénaliser plus longtemps le développement du vivier de croissance que représentent les PME.
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