Le Brésil se prépare à un nouveau cycle de hausse des taux

Tout au long de la journée de mercredi, le sujet d'interrogation au sein des milieux d'affaires brésiliens n'était pas de savoir si la Banque centrale allait procéder à une hausse des taux mais plutôt de s'accorder sur l'ampleur qu'elle allait donner à son geste.à l'heure de mettre sous presse, le résultat de cette décision n'était pas encore connu mais le consensus des économistes plaidait déjà pour un relèvement d'au moins 50 points de base du taux Selic, le taux d'intérêt de base au Brésil. Ce qui, en d'autres termes, le porterait d'un de ses plus bas niveaux historiques, de 8,75 %, à 9,25 %. L'ancien président de la banque centrale n'excluait pas quant à lui une hausse de 75 points de base.Le Brésil montre aujourd'hui des « signes de surchauffe », selon les propres termes d'Henrique Meirelles, le président de la banque centrale. Lequel n'a d'ailleurs pas caché en début de semaine qu'« en de pareilles circonstances, une vigoureuse politique d'action est nécessaire ». Dans sa dernière étude, l'institut monétaire estime que le pays devrait croître à un rythme de 6 % cette année. C'est-à-dire bien au-delà du seuil des 4,5 %, jugé non inflationniste par les économistes. vieux démonsQuant à l'inflation, justement, elle a également connu une vive accélération au cours des cinq derniers mois. Les prix à la consommation ont grimpé de 5,22 % sur un an glissant, à la mi-avril, au-delà de l'objectif de 4,5 % que s'était fixé le gouvernement. « La croissance économique est forte, trop forte pour rester saine. Nous sommes en train de frôler la ligne rouge », estime Marcelo Carvalho, chef économiste chez Morgan Stanley à Sao Paulo, « il faut désormais ralentir. Les efforts faits sur le front fiscal devraient rester marginaux. En revanche, nous allons sans doute assister à un cycle de resserrement des taux plus agressif que ce à quoi nous nous attendions il y a encore peu de temps. »Selon les prévisions des économistes de la banque centrale, le taux Selic pourrait en effet être amené à 11,75 % d'ici la fin de l'année, soit 50 points de base au-dessus du consensus il y a quelques semaines. Ce changement de cap a de quoi réveiller de vieux démons dans un pays comme le Brésil qui a mis tant d'années à se débarrasser du fléau de l'inflation. En septembre 2004, celle-ci culminait encore à 8 %. Et ce, d'autant plus encore que depuis le mois de septembre 2008, il était parvenu à les ramener à un plus bas historique. M. B.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.