Apple leur a tordu le bras droit en imposant des pratiques commerciales peu favorables et inédites pour le secteur. Les opérateurs de téléphonie mobile et leurs fabricants partenaires ne veulent pas perdre maintenant leur bras gauche avec Google, dont le système Android équipe de plus en plus de téléphones. Et pour éviter de passer sous la coupe du géant de l'Internet, opérateurs et fabricants multiplient les actes de résistance.Lundi, Verizon Wireless, le premier opérateur mobile américain, a annoncé que le Nexus One, le téléphone de Google, ne sera pas vendu dans son réseau. Le lendemain, Motorala, dont la récente vigueur commerciale tient pourtant au succès de ses modèles Android, a décidé de se passer du système de géolocalisation et de navigation de Google et d'utiliser par défaut celui de Skyhook Wireless. En mars, déjà, le fabricant du Backflip avait installé par défaut, sur Android, le moteur de recherche de Yahoo en lieu et place de Google. Beau joueur, le géant de l'Internet rappelle que l'un des intérêts d'Android réside justement dans sa plate-forme ouverte et que chaque partenaire peut utiliser les services de son choix.systèmes parallèlesMais d'autres fabricants, en meilleure santé financière que Motorola, n'hésitent pas à développer des systèmes parallèles à celui de Google, tout en vendant des téléphones marqués du petit robot Android. Le coréen Samsung, numéro deux mondial derrière Nokia, a élaboré un logiciel maison, Bada. Même HTC, partenaire de la première heure de Google dans le mobile et fabricant du Nexus One, réfléchit aussi à développer son propre système d'opération. Les fabricants redoutent qu'à force de prendre des parts de marché (9 % en février pour les mobiles sous Android aux États-Unis, selon ComScore, contre 5 % fin 2009), Google parvienne à les cantonner sur la partie de la chaîne de valeur la moins lucrative du secteur, celle de la production en série, pour s'accaparer tous les services. Olivier Pinaud

latribune.fr

28 Avr 2010, 23:19

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