Versace se sépare d'un quart de ses salariés

LuxeL'italien Versace a annoncé hier un vaste plan de restructuration qui aboutira mi-2010 à la suppression de 350 postes sur les 1.360 que compte le groupe. L'archétype du luxe bling-bling a été touché de plein fouet par la crise. Ses ventes ont chuté d'environ 30 % depuis le début de l'année sur un marché mondial du luxe en recul de 8 % environ, selon les estimations du cabinet Bain & Co. « Le groupe va rationaliser ses outils de production, fermer des boutiques, réduire ses investissements et ses coûts salariaux », a-t-il indiqué hier dans un communiqué. Projets avortésTrois magasins ont déjà été récemment fermés au Japon. Au total, les pertes de Versace, qui étaient de 400.000 euros en 2008 pour un chiffre d'affaires de 336 millions, devraient encore se creuser cette année. « Les conditions de marché sont difficiles à cause de la crise financière? Aucun groupe ne peut permettre à une situation de ce type de se poursuivre », a déclaré le directeur général du groupe, Gian Giacomo Ferraris. Au-delà de la baisse des ventes due à la crise, Versace a été affecté par la mise sous tutelle l'an dernier du groupe italien IT Holding, qui produit sous licence sa deuxième ligne, Versace Sport. Des projets d'introduction en Bourse ont également avorté avec la crise et le départ de Giancarlo Di Risio. Cet ancien patron de Fendi, nommé en 2004 pour restructurer la maison, ne s'était apparemment pas entendu avec la designer Donatella Versace, s?ur du fondateur assassiné en 1997. Hélas, Versace est loin d'être un cas isolé dans la tourmente. Hormis les grandes griffes très diversifiées géographiquement, notamment en grande Chine, nouvelle région moteur de la croissance, tous les acteurs de seconde catégorie souffrent, de Prada à Hugo Boss en passant par Yves Saint Laurent, Fendi, Loewe, sans parler de Christian Lacroix, dont le sort reste suspendu à une décision prochaine d'un tribunal de commerce. Certains pourraient même devenir des proies faciles pour les grands groupes en quête de synergies avec leurs propres marques affaiblies. Sophie Lécluse
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