Des marchés à leur prix

La tendance évoquée ces dernières semaines s'est renforcée. Les ratios de valorisation établis par le consensus des analystes financiers ont poursuivi leur normalisation et s'affichent désormais à des niveaux raisonnables. Le « price to book » 2009 du marché européen, qui rapporte la valorisation des entreprises à celle de leurs fonds propres (moins sensible au cycle économique), est quasi­ revenu au niveau de sa moyenne historique, à savoir 1,7 fois les actifs contre une moyenne à 10 ans de 1.8 fois. Si l'on retient le PER 2009 (capitalisation boursière divisée par le bénéfice par action), le marché commence même à devenir cher?: il atteint 16,1 fois les bénéfices prévus par le consensus pour cette année, contre une moyenne sur 10 ans égale à 13,7 fois les bénéfices annuels. En conséquence, il devient impossible de justifier la surpondération des actions par leur sous-évaluation, en particulier dans un contexte économique qui reste fragile et incertain.D'un point de vue sectoriel, les secteurs les plus chers de la cote sont, sans surprise, ceux qui ont le plus profité du rebond des Bourses?: les financières et les cycliques. Les banques ? sous pression ces derniers jours ? ressortent à 22,9 fois les bénéfices 2009 contre une moyenne sur 10 ans de 12,7 fois, le transport aérien à 22,4 fois contre une moyenne sur 10 ans de 15,5 fois ou encore les produits de base à 25,3 fois contre une moyenne sur 10 ans de 21,1 fois. Le secteur technologique est lui aussi très bien valorisé puisque son PER atteint 25,8 fois les bénéfices 2009, contre une moyenne sur 10 ans de seulement 15,9 fois les bénéfices annuels. De l'autre côté, les secteurs défensifs, très en retard, sont désormais clairement en dessous de leur moyenne historique, à savoir le secteur de la santé (11,9 fois contre une moyenne de 17,1 fois), des services aux collectivités (11,3 fois contre 14,9 fois), de l'agroalimentaire (15,7 fois contre 18 fois). Au regard de ces chiffres, un arbitrage en faveur des secteurs défensifs au détriment des financières et des cycliques semble opportun. nPar Jean Luc Buchalet (en haut) et Pierre Sabatier, respectivement PDG de Pythagore Investissement et de PrimeView.
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