Nicolas Hulot se retire, le Grenelle chavire

Le Grenelle de l'environnement vient de subir son premier véritable tremblement de terre. La Fondation Nicolas Hulot (FNE) a annoncé hier lundi qu'elle « suspend[ait] sa participation aux groupes de travail installés par le gouvernement » dans le cadre du Grenelle de l'environnement. « Les événements de ces derniers jours montrent que nous n'avons pas été compris. Alors que les crises écologiques et climatiques menacent directement l'économie et l'emploi, et en particulier les plus vulnérables d'entre-nous, le discours politique nous explique presque systématiquement que l'environnement est une contrainte pour l'économie et qu'il crée des déséquilibres sociaux », proteste Cécile Ostria, directrice générale de la FNH.La décision de la fondation n'est évidemment pas étrangère à l'enterrement de la taxe carbone décidé la semaine dernière par le Gouvernement et le président de la République. « L'abandon pur et simple de la taxe carbone, alors qu'un processus de concertation était en cours, est symptomatique d'un net recul de la classe politique qui, à droite comme à gauche, n'a pas pris la mesure des enjeux écologiques, et les considère essentiellement comme une variable d'ajustement politique », regrette FNH dans son communiqué. une ruptureCertes, la fondation relativise très légèrement sa décision en annonçant une « suspension » et non un « arrêt » de sa participation au dialogue avec le gouvernement et les partenaires du Grenelle. Mais cette suspension marque cependant une rupture à plusieurs titres. D'abord parce qu'en l'absence de FNH, les pourparlers entre partenaires seront privés d'un des piliers essentiels. Ensuite parce qu'en termes d'image, la participation de la fondation donnait jusqu'à présent, auprès de l'opinion publique, un label et une forte crédibilité aux travaux post Grenelle, qui désormais l'ont perdu. La fondation Hulot tout comme France Nature Environnement (FNE), un autre pilier écolo du Grenelle, font le constat commun d'un sérieux affaiblissement du dialogue politique sur les questions environnementales. Entre les demandes des uns d'une relance de ce dialogue et le retrait du groupe de travail des autres, le Grenelle de l'environnement n'est pas encore mort. Il est certainement agonisant.
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