Ils rêvaient du Barça, de Manchester ou de l'Inter. Mais ils voulaient par-dessus tout s'éviter. Malheureusement pour Lyon et Bordeaux, le tirage au sort a ignoré leurs désirs. Les deux équipes se retrouvent face à face pour le premier quart de finale franco-français de l'histoire de la Ligue des champions. Avec une chance exceptionnelle d'atteindre le dernier carré... et la terrible angoisse de passer si près. Après une semaine de polémiques liées au calendrier, les choses sérieuses débutent ce mardi à Gerland. Avec un arrière goût d'Europe et une suprématie nationale en jeu. Qui sortira vainqueur de ce duel fratricide ? « C'est du 50-50, juge le défenseur bordelais Mickaël Ciani. Lyon est peut-être plus expérimenté, mais on a montré en Ligue des champions qu'on avait notre place en quart de finale. Ça va être équilibré. Sur un match, tout peut arriver. »Trois jours après leur défaite en finale de la Coupe de la Ligue face à Marseille (3-1), les Girondins auront à coeur de relever la tête. à condition d'avoir digéré la claque reçue au Stade de France. « On doit oublier la déception, clame Laurent Blanc, l'entraîneur bordelais. Jouer rapidement après cette finale, c'est une bonne chose. On ne va pas ressasser la défaite. » Un constat partagé par ses joueurs. « On n'a pas le temps de cogiter, juge le défenseur Mathieu Chalmé. On veut rebondir à Lyon. C'est un match à notre portée. » Les champions de France ont de quoi être confiants. Cette saison, ils sont les seuls à être encore invaincus en Ligue des champions (neuf victoires et deux nuls). Dans le Rhône, ils vont devoir toutefois composer sans leur capitaine Alou Diarra, suspendu. Une absence de poids qui, ajoutée à celle de Marc Planus, pourrait fragiliser l'arrière garde aquitaine. « redoubler d'efforts » D'autant qu'en face, l'OL est particulièrement motivé. Qualifiés pour les huitièmes de finale lors des sept dernières saisons (un record partagé avec le Real Madrid, Arsenal et Chelsea), les Gones entrevoient pour la première fois les demi-finales de la compétition. Après avoir éliminé le prestigieux Real Madrid au tour précédent, un revers face à Bordeaux serait dramatique. Les Lyonnais le savent. Pour évacuer la pression, ils ont choisi la carte de l'humilité. « Sortir une grande équipe comme le Real Madrid, c'est bon pour la confiance, résume le milieu de terrain Michel Bastos. Mais ça ne va pas dire que ça sera facile contre Bordeaux. Au contraire. Il va falloir redoubler d'efforts. » Quoi qu'il en soit, la lutte promet d'être âpre entre deux formations qui se connaissent par coeur. Lors de leur dernière confrontation en championnat, les Girondins se sont imposé à Gerland grâce à une tête rageuse de Marouane Chamakh. « Ça sera une petite revanche », glisse le milieu de terrain Miralem Pjanic. Habitués aux costumes d'outsider lors des joutes continentales, Lyonnais et Bordelais savent que cette fois il ne sera pas question d'exploit. Au terme des deux rounds (le retour aura lieu mercredi prochain à Bordeaux), l'un fera la fierté de la nation. Tandis que l'autre n'aura plus que ses yeux pour pleurer... nLe Lyonnais Cris et le Bordelais Geraldo Wendel le 13 décembre dernier, lors du match comptant pour la 17e journée du championnat de Ligue 1.

latribune.fr

29 Mars 2010, 23:20

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