Les industriels de la défense ont-ils limité la casse ?

La mobilisation des dirigeants des grands groupes de défense pendant l\'élaboration du Livre blanc pour éviter des coupes budgétaires excessives a-t-elle payé ? Brandissant la menace d\'un risque pour la souveraineté nationale, nos capacités d\'exportation et  bien sûr pour l\'emploi, les industriels de la défense semblent avoir limité la casse. Certes, ils seront frappés par la réduction des commandes de l’Etat au cours des prochaines années ou par l’étalement de celles-ci sur une période plus longue que ce qui était prévu. Mais le Livre blanc 2013 ne prévoit l\'abandon d\'aucun des grands programmes d\'équipement des forces armées.« Ils ont évité le pire. C\'est un Livre blanc qui préserve l\'essentiel. Ca ne casse pas l\'outil industriel, qui va conserver sa capacité de recherche et développement », a estimé Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l\'Institut de Relations Internationales et Stratégiques, cité par l’AFP. « Si le budget annuel consacré aux grands programmes d\'armement se maintient comme prévu à 5,9 milliards d\'euros, l\'impact pour les industriels sera relativement limité\", a estimé de son côté Christian Mons, président du Conseil des industries de défense françaises (Cidef).Moins de Rafale, de frégatesNéanmoins, la réduction des effectifs et des moyens des armées vont impacter les industriels. Ainsi, la défense française ne comptera plus de 225 avions de chasse d\'ici à 2025, alors que l\'objectif retenu jusqu\'à présent était de 300 appareils. Résultat, il y aura moins de Rafale de Dassault Aviation que prévu. La marine, la moins touchée, devra se contenter de 15 frégates de premier rang, au lieu de 18. DCNS aura donc moins de commandes lui aussi. Nexter, le fabricant des chars Leclerc, devra sans surprise s\'adapter à une baisse du nombre de ces chars lourds (250 à 200). Mais, le programme Scorpion de modernisation du parc de blindés de l\'armée de terre est maintenu, alors qu\'il avait disparu de certaines moutures du Livre blanc. Le missilier européen MBDA (EADS, Finmeccanica, BAE Systems) peut se réjouir lui aussi du maintien de tous les programmes de missiles, y compris le missile anti-navire léger (ANL), symbole d\'une nouvelle coopération industrielle franco-britannique. Londres, comme l\'industriel, craignaient de voir la France y renoncer.Pour autant, les industriels attendent la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, à l’automne pour savoir si l’ont vraiment échappé belle. « Je suis un peu rasséréné. Je ne serai vraiment rassuré que quand j\'aurai vu la LPM », a déclaré Christian Mons. « N\'oubliez pas que la dernière LPM n\'a pas été respectée ». 
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