Les défilés du 1er mai auront valeur de test pour les syndicats

Bernard Thibault se veut confiant. Le secrétaire général de la CGT a affirmé jeudi sur France 2 que le 1er mai s'annonçait comme un « cru plutôt positif », avec 284 rassemblements et manifestations recensés sur toute la France. Un chiffre quasi identique à celui du 1er mai 2009. « Ce qu'il faut obtenir, c'est avoir une présence massive de toutes les générations ayant la prétention de concourir à écrire le projet de loi sur les retraites », a précisé Bernard Thibault. Alors que l'an dernier, les syndicats avaient fait preuve d'une totale unité, défilant côte à côte à Paris, avec leurs leaders respectifs, et parvenant à réunir entre 456.000 manifestants (selon la police) et 1,2 million (selon la CGT), l'édition 2010 sera forcément différente. L'unité syndicale a fait long feu. Cinq syndicats, dont les deux poids lourds CGT et CFDT, rejoints par la FSU, l'Unsa et Solidaires (Sud notamment), appellent samedi dans toute la France à un « grand 1er mai unitaire », qui doit aussi être un moyen de pression sur Nicolas Sarkozy lors du prochain sommet social à l'Elysée le 10 mai. « La réussite de cette journée sera décisive pour la suite », indiquait François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. Dans les cortèges, les syndicats recevront le soutien du syndicat étudiant Unef, mais aussi de certaines associations comme la Ligue des droits de l'homme ou des partis de gauche, comme le PS. Alors que la CFE-CGC se tiendra à l'écart, Force ouvrière, qui avait exceptionnellement manifesté en 2009, avec les autres organisations syndicales, fera à nouveau cavalier seul dans les défilés cette année. Pour se démarquer et afficher haut et fort« la marque FO », son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, a fait des retraites sa priorité. Considérant que cette question est « la mère des revendications », FO reproche aux autres syndicats de noyer le sujet parmi d'autres thèmes ? l'emploi et le pouvoir d'achat ? et de pratiquer « un steeple chase syndical » par des journées d'action sans lendemain. Jean-Claude Mailly, qui tiendra meeting à Aix-en-Provence, défend toujours l'idée d'une « journée de grève interprofessionnelle », une initiative jugée prématurée par certaines organisations syndicales, CFDT en tête.une « Première étape »Pour Pierre Khalfa (Solidaires), le 1er mai est la « première étape du rapport de force » à établir face au gouvernement. Avec la CGT et la FSU, il envisage d'ailleurs « des mobilisations d'ampleur » le mois prochain. Cette stratégie sera à l'ordre du jour de la prochaine réunion de l'intersyndicale qui aura lieu le jeudi 6 mai. Isabelle Moreau
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