La crise grecque sème le doute sur les marchés à la périphérie de la zone euro

A l'Est, les Banques centrales qui s'apprêtaient pour certaines la semaine dernière encore à intervenir sur le marché des changes pour freiner l'envolée de leur monnaie, n'auront vraisemblablement pas à le faire dans les jours qui viennent. Cette semaine, les soubresaults provoqués par la crise grecque se sont chargés de faire perdre un peu d'altitude à ces monnaies.«L'effet de contagion qui était jusqu'alors limité sur ces marchés s'est accentué cette semaine, faisant resurgir les problèmes de finance publique que rencontrent certains de ces pays», relève un stratège. Tous ne sont cependant pas logés à la même enseigne. «Dans cette région, la République Tchèque, la Russie et la Turquie mais aussi la Pologne apparaissent comme des «hâvres» qui devraient continuer à bénéficier des flux de capitaux en provenance de la périphérie de la zone euro», explique Simon Quijano Evans, stratège chez Chevreux. «Les plus endettés,que ce soit sur le front de la dette publique (Hongrie) ou extérieure (Hongrie, Bulgarie, Lituanie et Estonie) restent en revanche les plus vulnérables». Avec une dette publique qui atteint 80% de son PIB, et une dette extérieure à 150%, la Hongrie fait figure de maillon faible dans la région. Le forint est d'ailleurs la monnaie qui a été la plus attaquée mardi et mercredi (-3,6% contre euro). Certains éléments invitent néanmoins à relativiser la situation de ces pays. Primo, les ratios de dette sont moins élevés que dans la zone euro. «Ils ne sont plus aussi vulnérables qu'en 2008 », estime Gaëlle Blanchard, stratégiste chez SGIB, «les déficits courants ont été réduits, les besoins de financement aussi. Le FMI est intervenu en Hongrie et en Roumanie. Et à ce titre, même la Hongrie peut, le cas échéant, si une nouvelle crise se déclenche, utiliser les deux dernières tranches du FMI dont elle ne s'est pas servie». Secundo, l'impact d'une forte présence des banques grecques dans les Balkans n'inquiète pas non plus encore outre mesure. Même si en Roumaine et en Bulgarie, le secteur bancaire grec détient respectivement 17% et 30% des actifs du système bancaire. «Les filiales des banques grecques sont bien capitalisées et l'on peut compter sur la capacité des Banques centrales de ces pays à fournir des liquidités en cas de problème», relève Gaëlle Blanchard. «Un effet de second rang n'est cependant pas à exclure, si les banques occidentales sont pénalisées par leurs avoirs grecs et que leurs difficultés se répercutent sur leurs filiales. L'impact serait alors davantage sur l'économie réelle et à plus long terme». Marjorie Bertouille
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