Personne ne s'étonne plus, après un accrochage, d'aller faire réparer sa voiture dans un garage agréé par son assureur. La perspective de bénéficier d'un meilleur rapport qualité-prix est communément admise. En matière de santé, les habitudes n'en sont pas au même point. De création plus récente, les réseaux de professionnels de soins agréés ne sont pas encore généralisés. Les assureurs et les mutuelles veulent actuellement renforcer ces réseaux pour mieux maîtriser les coûts et la prestation rendue. « Une vague d'appels d'offres pour entrer dans les réseaux de santé est en cours mais les conditions posées sont de plus en plus drastiques », indique Fabrice Masson, directeur de la Centrale des Opticiens, première centrale d'achat pour les opticiens indépendants (hors grandes enseignes nationales). L'intérêt pour les opticiens adhérents est de bénéficier d'un flux de clientèle régulier.« Les complémentaires santé s'ingèrent de plus en plus dans la façon d'exercer le métier d'opticien », s'indigne Fabrice Masson dénonçant l'évolution des conditions exigées qui vont désormais jusqu'à imposer les noms des fabricants de verres autorisés ou à limiter l'accès à certains procédés de fabrication de verres solaires. Cette intervention des assureurs dans le choix des produits proposés est jugée illégitime par les opticiens indépendants. Ils s'appuient sur un sondage effectué par Gallileo Business Consulting pour la Centrale des Opticiens (CDO). « Notre étude montre que les consommateurs perçoivent une différence et sont plus satisfaits lorsqu'ils vont en dehors des réseaux des complémentaires sant頻, affirme Fabrice Masson. Meilleure expérienceSelon cette étude, 83 % des personnes interrogées préfèrent payer un reste à charge pour des lunettes qui leur conviennent vraiment plutôt que de choisir des lunettes dont le prix ne dépasse pas ce que la complémentaire santé rembourse. 22 % des répondants adhèrent à une complémentaire qui propose l'accès à un réseau d'opticiens agréés : Santéclair (pour Allianz, MMA, Maaf), Axa, Groupama-Gan et MGEN. Parmi eux, seulement 40 % ont acheté en 2009 leurs lunettes chez un opticien du réseau et 19 % ont acheté chez un opticien hors du réseau alors qu'ils connaissaient l'existence du réseau. « L'expérience d'achat est meilleure chez les opticiens n'appartenant pas aux réseaux », affirme la Centrale des Opticiens. Séverine Sollie

latribune.fr

29 Juill 2010, 21:24

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