Les cadeaux fiscaux de l'ère Bush font débat aux États-Unis

L'emploi, le déficit, l'immigration, et maintenant, les impôts. Les débats de la campagne pour les élections législatives de novembre risquent d'être de plus en plus chargés outre-Atlantique. Alors que les avantages fiscaux consentis aux ménages et aux entreprises lors du premier mandat de George W. Bush, en 2001 et 2003, arrivent à échéance à la fin de cette année, républicains et Démocrates, hommes politiques et économistes, ont enfourché un nouveau cheval de bataille ces derniers jours. Les premiers pour demander le maintien de tous les avantages, les autres pour exiger leur disparition, en particulier les cadeaux fiscaux en faveur des plus aisés. 700 milliards à économiser Des réductions d'impôts avaient été consenties aux ménages les plus fortunés (le taux le plus élévé passant de 39,6 % à 35 %), de même qu'aux petites entreprises, mais aussi aux classes moyennes et basses (le taux d'imposition le plus faible ayant été ramené de 15 % à 10 %). En outre, les impôts sur les successions, ainsi que les taxes sur les dividendes et les plus-values boursières avaient été réduits, et des crédits d'impôts avaient été introduits pour les enfants. Selon certains experts, éliminer les cadeaux fiscaux pour les ménages les plus aisés - ceux qui déclarent plus de 250.000 dollars par an au fisc, et qui représentent 2 % à 3 % des contribuables, permettrait au Trésor américain d'économiser 700 milliards de dollars sur les dix prochaines années. Mais si tous les avantages, aux riches comme aux pauvres, étaient préservés, alors, la facture pour l'État serait de 1.200, voire 2.000 milliards ! Faut-il, au nom de l'équité, maintenir seulement certains avantages - des taux d'imposition minorés pour les classes moyennes, par exemple ? Ou, au nom d'une certaine efficacité économique, stimuler les ménages les plus aisés (qui dépensent et créent des emplois, selon la théorie classique), ainsi que les petites entreprises, elles aussi généralement créatrices d'emplois ? Ou faut-il privilégier la lutte contre le déficit ? La réponse de certains est plus simple : la reprise est trop fragile pour relever les impôts, la crise budgétaire est trop grave pour laisser filer le déficit, le tout dans un contexte de craintes sur la reprise économique actuelle. Le PIB du deuxième trimestre, publié ce vendredi, pourrait être éclairant. Au cours des discussions, à partir de septembre, Les élus au Congrès se positionneront en fonction de leur inclination politique mais les coups de force et les entreprises de séduction pourraient être nombreuses, chacun calculant les avantages et les dommages politiques pour sa campagne...
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