Même si le ton est plus fébrile depuis quelques jours, les marchés émergents ont globalement bien profité de l'été. Depuis la fin du mois de juin, l'indice MSCI qui leur est dédié a pris près de 5 %, contre 3 % environ pour l'indice MSCI World. Les indices asiatiques (+ 3,70 %) ont été particulièrement recherchés, même si, l'Amérique latine (+ 7,17 %) est la région qui a le plus contribué à la hausse. Sur cette période, les indices argentins et colombiens ont par exemple respectivement progressé en dollars - il faut donc ajouter l'effet devise - de plus de 20 % et 18 %. Ceux du Chili ont gagné près de 17 %. « L'économie chilienne est considérée comme une valeur sûre, estime Gaël Binot gérant à la Française des Placements, les fondamentaux sont bons, et la dette souveraine de long terme est noté A + par l'agence S&P ». Grâce à cette performance, les actions émergentes qui avaient touché un point bas le 25 mai dernier ont pu ramener leur baisse à 2,4 % sur l'ensemble de l'année, contre 7,9 % pour les actions dites « développées ».L'écart en faveur des marchés émergents est donc toujours d'actualité, même si en terme de valorisation les émergents continuent de présenter une légère décote par rapport à leur pairs développés. « En terme de performance, le différentiel avec les marchés développés pourrait bien perdurer, estime d'ailleurs Jonathan Garner, stratège chez Morgan Stanley, « les perspectives de croissance et les profits des entreprises plus élevés plaident en tout cas pour ce scénario ». Changement d'attitudeLe fait que la Chine ait pris la décision de « donner plus de flexibilité à sa monnaie » et que « les prix des matières premières résistent» sont également des arguments en leur faveur.Tout comme le changement d'attitude des investisseurs occidentaux à leur égard. Et celui-ci est incontestable. Selon les statistiques de l'organisme EPFR qui mesure les flux de capitaux qui entrent sur cette classe d'actifs, près de 34 milliards de dollars (flux nets) se seraient investis sur les actions émergentes cette année. A contrario, 39 milliards de dollars s'en sont retirés sur la même période sur les fonds des actions des marchés développés.Marjorie Bertouille

latribune.fr

29 Août 2010, 23:25

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