Transports en Île-de-France ? : des décisions urgentes

C'est maintenant une réalité connue et partagée?: les lignes de RER et de la banlieue parisienne sont à la limite de la saturation. Il est impossible de créer davantage de trains en période de pointe et, quand on crée des trains en période creuse, on sature complètement la grille de circulation des trains, aggravant le phénomène de boule de neige et de propagation des perturbations. Quand un incident se produit le matin, c'est pratiquement toute la journée qui est perturbée.En dépit de ces contraintes d'exploitation, parmi les plus difficiles en Europe et à coup sûr dans l'Hexagone, les cheminots de la SNCF parviennent à faire circuler à l'heure environ 9 trains sur 10 sur les 6.000 Transiliens quotidiens. Nous ne rougissons pas de cette performance opérationnelle, d'autant plus que presque un retard sur deux est provoqué par ce que nous appelons dans notre jargon des « causes externes »?: signal d'alarme, suicide, intrusion sur les voies, etc. Nous avons bien sûr notre part de responsabilité sur la maintenance des matériels, l'exécution des travaux, l'information des clients et la rotation des personnels roulants. Nous travaillons d'arrache-pied pour faire mieux autour de projets de lignes avec des objectifs précis d'amélioration de service, perceptibles par les clients.Il faut pourtant être lucide?: le niveau de fiabilité atteignable avec un système d'exploitation inchangé n'est pas à la hauteur des attentes de nos clients et de notre autorité organisatrice le Stif (Syndicat des transports d'Île-de-France). Il faut donc faire plus et vite.À côté de ce constat, des projets vont s'exprimer au travers des prochains débats publics [ceux sur les projets dits « Grand Paris » et « Arc Express » démarrent aujourd'hui] pour transformer à long terme le réseau de transport en commun d'Île-de-France. La SNCF regarde ces projets avec intérêt dans une logique de synergie avec les réseaux existants, soit Transilien, soit TGV, soit de transport de marchandises. Je constate que le prolongement d'Éole jusqu'à La Défense et au Mantois a convaincu les décideurs de son bien-fondé et je m'en réjouis. Je souhaiterais que les décisions de mise en oeuvre des tangentielles tram-train soient prises sans trop tarder car ces nouvelles lignes banlieue-banlieue formeraient ainsi une rocade ferroviaire maillant les lignes RER dans 30 gares d'interconnexion.Mais la véritable préoccupation, voire l'obsession de la SNCF, c'est le court terme et l'urgence sur les lignes existantes. Comment gérerons-nous les nouveaux afflux de voyageurs alors que les lignes sont déjà saturées?? Que fait-on sur le RER C, sur le RER D, sur la banlieue desservie de la gare Saint-Lazare?? Comment les maîtres d'ouvrage bouclent-ils le financement des améliorations d'infrastructures pour assurer dans un premier temps davantage de fiabilité puis, dans un second temps, davantage de capacité?? Comment pérenniser un accroissement des moyens consacrés à la maintenance du réseau ferroviaire en IDF?? Des réponses doivent être apportées le plus vite possible pour engager la remise à niveau puis la rénovation des RER.La SNCF est quotidiennement au contact de 2,8 millions de voyageurs qui utilisent le réseau Transilien. Mon rôle est de les écouter. Notre compréhension de leurs attentes est claire?: des projets à long terme oui, mais avant tout des décisions rapides et fortes sur l'existant et l'urgent.
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