Multi-entrepreneur, Hervé Corlay vend le soleil en cabine

PortraitDe la recherche en chimie organique à la direction du groupe Point Soleil, numéro un du bronzage en cabine en France, dont il vient de prendre la majorité du capital, Hervé Corlay a une devise : « Je ne me mets aucune barrière. En travaillant, on y arrive. » Il l'a appris en faisant sa prépa math sup mathspé au lycée Sainte-Geneviève à Versailles. « Je n'avais pas une envie particulière d'aller à l'X. J'étais aussi admis à Centrale et aux Mines. Mais on ne peut pas refuser l'X », confie ce polytechnicien de 41 ans, docteur en sciences de l'Imperial College à Londres. « Je suis plutôt un vendeur qu'un ingénieur », ajoute ce fils d'institutrice et d'un ingénieur technico-commercial chez Alcatel. D'ailleurs, Hervé Corlay a toujours été meilleur aux oraux qu'aux écrits. Après l'X, il part à Londres ? son épouse est anglaise ? préparer son doctorat en chimie organique. Il travaille dans un laboratoire de recherche pendant trois ans. Son professeur est chanteur d'opéra? En 1992, il entre chez Total à La Défense comme ingénieur, puis part deux ans plus tard sur une plate-forme pétrolière à Abu Dhabi. Mais il avait envie de « comprendre comment fonctionne l'entreprise ». En 1996, il intègre le contrôle de gestion du groupe Total. « Un poste d'observation extraordinaire sur la production de pétrole, la chimie, le raffinage, les acquisitions. Là, ça bouge. On voit les indicateurs, les grands équilibres », se réjouit-il. Mais, il « avait soif de faire des victoires plus grandes ». le breton et les corbeauxFin 1998, il est débauché par McKinsey. Un monde très différent. « On sait faire le travail si dans la tête on a décidé qu'on pouvait le faire », souligne Hervé Corlay. Pendant dix-huit mois, il effectue des missions stratégiques dans les secteurs du pétrole, de l'automobile, des assurances, de la pharmacie, du verre. Puis il prend la direction de Mondus, les pages jaunes italiennes. Au bout d'un an et demi, les Italiens arrêtent Mondus. Hervé Corlay, qui avait goûté aux petites équipes, ne voulait pas revenir dans un grand groupe. Il appelle des anciens de McKinsey et fonde Cristal Décisions, cabinet de conseil en optimisation des dépenses télécoms. Un an et demi plus tard, le cabinet a encaissé 1,5 million d'honoraires auprès d'une dizaine de clients. Il le vend à Alma Consulting. En 2006, il crée avec deux anciens de Masaï, Lynx Conseil, spécialisé dans le conseil en optimisation des dépenses de communication et marketing. Il a toujours 40 % des actions. Entre-temps, Hervé Corlay a rencontré Dominique Olivier, le fondateur du groupe Point Soleil. « C'était du gros volume, petit ticket. J'étais habitué à l'inverse », s'amuse-t-il. En 2006, il rachète un centre de bronzage à Saint-Germain-en-Laye et en fait un Point Soleil. Il tient la caisse pendant un mois. « J'ai trouvé ça extraordinaire. Les gens viennent se faire du bien et se faire plaisir. » En six mois, il ouvre quatre centres en Île-de-France. À la cinquième ouverture, il prend 15 % du capital, en juillet 2008. En avril 2009, il avait ouvert 12 magasins. Aujourd'hui, Point Soleil rassemble plus de 130 centres de bronzage. Le réseau accueille quotidiennement jusqu'à 9.000 clients par jour. « Je veux en faire une grande marque », dit ce Breton des Côtes-d'Armor, près de Loudéac, « où les corbeaux se retournent pour ne pas voir la misère du monde »?
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