BPCE va injecter 400 millions d'euros dans sa filiale Océor

L'addition est plutôt salée. Le groupe BPCE, né de l'union des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires, estime selon nos informations à 400 millions d'euros les besoins en capitaux de la Financière Océor. Cette filiale coiffe 11 banques (soit une centaine d'agences) et 4 établissements spécialisés implantés outre-mer, au Maghreb et au Luxembourg. Un chiffre très important pour une filiale valorisée seulement 650 millions d'euros cet été, et dont les revenus n'ont pas dépassé 300 millions d'euros en 2008.Comme nous l'écrivions dès le 23 novembre, le groupe BPCE est donc contraint de la recapitaliser. Interrogé par l'AFP, BPCE a d'abord indiqué qu'il souscrira avant la fin de l'année à une augmentation de capital de 250 millions d'euros réalisée par Océor, évoquant la « réappréciation du coût du risque » et la nécessité de « répondre aux exigences réglementaires en matière de solvabilité avant fin 2009 ».chasse gardée de milhaudMais cela ne suffira pas. L'augmentation de capital annoncée se doublerait d'une émission de titres hybrides (à mi-chemin entre dette et capital) souscrite par BPCE, à hauteur de 150 millions d'euros. Objectif : hisser le ratio de fonds propres de base («?Tier One ») de sa filiale autour de 8 %. De quoi satisfaire la Commission bancaire, qui a décidé fin avril, à l'issue de plusieurs enquêtes, de soumettre Océor à une exigence de solvabilité renforcée à 7,5 % dès la fin de l'année.Outre les provisions pour créances douteuses déjà enregistrées au premier semestre, notamment par la Banque de la Réunione;union, qui a subi une perte de 51,5 millions d'euros sous l'effet d'un coût du risque multiplié par 11 en un an, BPCE estime qu'Océor devra passer près de 100 millions d'euros de provisions sur ses portefeuilles de prêts d'ici la fin de l'année. Et même près de 200 millions dans un scénario « très dégrad頻. Sans compter d'autres « petites bêtises », selon l'expression d'un Écureuil, liées à une politique d'investissement jugée parfois surprenante.Océor a longtemps été la chasse gardée de Charles Milhaud. Débarqué de la présidence de l'Écureuil en octobre 2008 à la suite d'une perte de « trading » de 750 millions d'euros, ce dernier avait conservé la présidence d'Océor jusqu'en juillet. Critiques, certains présidents de caisses disent avoir visité des terrains achetés au Maroc lors d'un « voyage princier en Falcon, en parfait décalage avec les valeurs d'un groupe mutualiste ». Des terrains qui vont donner lieu à une dépréciation de 18 millions, avant même le premier coup de pioche. L'Écureuil n'en a pas fini avec les règlements de compte.
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