1,2325 euro pour un litre de diesel, et 1,4134 pour un litre de super 95 : les prix du carburant à la pompe sont à leur plus-haut en France depuis plus de deux ans, soit octobre 2008. Et pour une fois, les prix du marché international semblent directement liés à cette hausse. La qualité européenne de pétrole extraite en mer du Nord, le Brent, cotait 94 dollars mercredi, soit 3 dollars de plus que son équivalent qualitatif, le West Texas Intermediate. Goulot d'étranglementUne différence de prix qui s'explique par un goulot d'étranglement : à Cushing, en Oklahoma, les cuves de stockage de l'huile en question sont quasiment remplies. Faut de pouvoir accuser réception des barils, les acheteurs de WTI sont anormalement rares. À l'inverse, le Brent de la mer du Nord, qui est un contrat sans livraison physique, ne souffre pas de ces contraintes. Il est en revanche très demandé en raison de la vague de froid sur le Vieux Continent, qui attise la demande immédiate et locale de l'hydrocarbure. Même si pour de nombreux observateurs, la demande actuelle de pétrole ne légitime pas des prix aussi élevés. Ne serait-ce que parce que les capacités de production non utilisées de l'Opep n'ont jamais été aussi importantes : 5,4 millions de baril de pétrole pourraient être livrés de plus, du jour au lendemain, sans aucun investissement supplémentaire. Or lors de la poussée de fièvre du baril jusqu'à 147 dollars par baril, en 2008, les capacités de production disponibles étaient au contraire très faibles. Chez Petromatrix, Olivier Jakob lie en revanche l'évolution des cours du baril à la masse monétaire américaine. Les opérations de quantitative-easing lancées à répétition par la Fed ont injecté de nouveaux fonds dans l'économie, qui se sont directement orientés vers les matières premières. Un mécanisme inflationniste qui risque de pénaliser les perspectives de croissance de l'économie américaine. A. R.

latribune.fr

29 Déc 2010, 23:22

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