Les rendements de l'assurance-vie vont baisser

Mauvaise nouvelle pour l'assurance-vie, le rendement va continuer à baisser. Ce n'est cependant pas une surprise, car le déclin des fonds en euros à capital garanti, le support phare de l'assurance-vie, a déjà largement commencé. De 4,2 % en moyenne en 2005, les fonds en euros ne rapportaient plus que 3,7 % en moyenne l'an dernier, ce qui, avec une inflation à 0,1 %, reste encore attractif. D'ailleurs, les épargants ne s'y trompent pas : la collecte est toujours forte. L'assurance-vie a en effet drainé 92 milliards à fin juillet, en croissance de 8 % (lire page 24), dont 87 % ont été investis sur des fonds en euros. Mais les emprunts d'Etat, qui constituent l'un des piliers des investissements des fonds en euros des assureurs, sont au plus bas. « L'impact de la baisse des taux d'intérêt à long terme ne sera pas visible dès 2010 grâce aux actifs en stock », estime Eddy Birard, responsable du service management des risques chez Mutavie, filiale d'assurance-vie de la Macif. A moyen terme, cela va forcément avoir une influence majeure. Les assureurs disposent de plusieurs amortisseurs. Les bénéfices mis en réserve les années passées et non distribués (la provision pour participation aux excédents) permettent de ralentir la chute du rendement. Problème : beaucoup d'assureurs ont déjà pioché dans leur matelas en 2008 pour doper les taux et n'ont plus de marge de manoeuvre. La stratégie d'investissement de l'assureur peut aussi ralentir le déclin de la performance. « Notre politique a été de porter davantage l'attention sur les obligations émises par les entreprises », explique ainsi Jean-François Boulier, président du directoire d'Aviva Investors, qui gère les 44 milliards d'actifs du contrat associatif Afer. De plus, pour limiter la sensibilité du fonds à la variation des taux d'intérêt, « nous avons augmenté la part des obligations à taux variables, les obligations indexées sur l'inflation et les titres à court terme », précise-t-il. couverturesUne autre façon de gérer le risque de taux pourrait être de souscrire des couvertures comme des options, mais « elles sont trop coûteuses actuellement », ajoute-t-il. Les assureurs doivent aussi anticiper l'effet d'une remontée des taux qui déprécierait les obligations à faible rémunération dans leur portefeuille. La réserve de capitalisation, formée par les plus-values obligataires, sert à compenser ces dépréciations. Elle sera moins confortable dans l'avenir, car elle va subir une taxe à 10 % en 2011. S. So.
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