Crise de la dette : le bras de fer avec les banques se poursuit

L'Europe souhaiterait aboutir à un accord qui porterait la contribution des créanciers privés de la Grèce à 50 % de leurs engagements.
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Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a appelé ce mardi les banques à contribuer à trouver une solution à la crise de la dette. Un appel qui, il l'espère, sera entendu à Bruxelles par les représentants des créanciers privés d'Athènes en négociation depuis la semaine dernière avec les autorités européennes pour fixer les conditions d'une révision de l'accord du 21 juillet. Déjà à l'origine du premier programme de participation des banques au second plan d'aide à la Grèce, l'Institut de la finance internationale (IIF) chercherait actuellement à limiter au maximum une décote supplémentaire à appliquer sur les obligations souveraines grecques, initialement fixée à 21 % et portant sur les titres arrivant à échéance avant 2020. L'Europe, consciente de l'aggravation de la situation économique de la Grèce, souhaiterait désormais que les banques soient prêtes à accepter une perte comprise entre 50 et 60 % sur ces obligations. La balle est maintenant dans le camp de l'IIF. Tout l'enjeu est en effet d'aboutir à une contribution « volontaire » du secteur privé. Dans le cas contraire - si un défaut s'imposait aux banques - l'ISDA, l'organisme qui juge s'il y a ou non « événement de crédit » pourrait déclencher le paiement des CDS (« Credit Default Swap »), les contrats de couverture contre le risque de défaut. Or, même si sur une dette grecque évaluée à 350 milliards d'euros leur encours reste limité à 3,74 milliards de dollars selon les dernières données disponibles, le déclenchement desdites assurances pourrait provoquer un mouvement de défiance entre les institutions financières. Le marché non réglementé et opaque des CDS ne permet pas en effet de savoir qui les a émis et donc quelles banques ou compagnies d'assurances devront dédommager les acheteurs de titres grecs en cas de défaut.

Pénaliser les banques locales

Si les autorités européennes parvenaient à obtenir un engagement de l'IIF sur une décote de 50 %, la contribution du secteur privé au second plan d'aide pourrait alors être portée à 67,5 milliards d'euros, contre 28,4 milliards dans la formule à 21 % Mais, ironie de l'histoire, une décote trop importante appliquée à ces titres pourrait pénaliser les banques et caisses de retraites grecques qui détiennent près de 15 % du total de la dette nationale.

Le président de la Société Générale, Frédéric Oudéa, a assuré lundi sur BFM TV que « les banques françaises pouvaient parfaitement absorber toutes pertes sur la dette grecque sans problème de capital ». Également à la tête de la Fédération bancaire française, il a indiqué que la somme des expositions des quatre principales banques françaises sur ces titres (7 milliards d'euros environ) était inférieure à leurs profits cumulés sur les six premiers mois de 2011.

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