"Il est possible que le LSE lance en France une plate-forme boursière pour les PME"

Le numéro un de la Bourse londonienne multiplie les initiatives face à l'offensive de ses grands concurrents. Le London Stock Exchange pourrait lancer une plateforme boursière pour les PME, selon son directeur général.
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Il se dit que vous envisagez d'ouvrir en France une plate-forme AIM, la Bourse pour les PME que vous possédez à Londres. Est-ce vrai ?

Nous avons été contactés par des sociétés françaises, qui étaient sans doute déçues par l'abandon du marché des PME par l'opérateur historique, Euronext. Il est donc possible qu'on lance des opérations en France, mais uniquement si on est les bienvenus.

C'est-à-dire ?

On n'ira pas à l'encontre du marché. On veut avoir un environnement neutre pour pouvoir travailler. Mais si l'opérateur historique ou les autorités s'y opposent, on ne les affrontera pas. On a commencé des discussions informelles en ce sens, mais nous n'avons pas d'échéance pour l'instant.

En ce qui concerne vos résultats du premier semestre, vous affirmez que votre stratégie de diversification est en train de payer. Mais vous avez échoué cet été votre tentative de fusion avec la Bourse canadienne TMX. Êtes-vous isolé ?

Pas du tout. On aurait bien aimé réussir cette transaction, mais elle ne nous était pas nécessaire. Les actionnaires de TMX ont finalement opté pour une solution nationale, encore qu'ils n'aient toujours pas trouvé de solution jusqu'à présent, et on verra bien ce qui arrivera de ce côté-là. On reste toujours ouvert à d'autres possibilités d'extension ou d'internationalisation de nos produits.

Vous êtes en négociations exclusives depuis fin septembre pour acheter la chambre de compensation britannique LCH.Clearnet. Où en sont les négociations ?

Les négociations avancent à bon train. Tout est allé très vite jusqu'à présent : nous avons entamé les discussions informelles en août, nous sommes entrés en négociations exclusives en septembre pour deux mois. Il nous reste quelques semaines avant la fin de cette période. On est bien engagé.

Deutsche Börse, la Bourse allemande, que vous accusez d'avoir un modèle fermé en possédant sa propre chambre de compensation, Eurex, réplique que vous êtes en train de la copier en achetant LCH.Clearnet. Que répondez-vous ?

Je ne veux pas entrer dans une polémique par presse interposée, mais notre projet est le contraire polaire, de leur modèle. Nous voulons, comme c'est le cas en Italie, proposer une plateforme «?post-courtage» ouverte à la concurrence. Les services de LCH.Clearnet seront accessibles dans les mêmes conditions quelle que soit la plate-forme d'échange utilisée. C'est l'opposé complet d'Eurex, qui refuse l'interopérabilité.

La Commission européenne doit présenter cette semaine les « remèdes » qu'elle va imposer à Nyse-Euronext et Deutsche Börse pour leur fusion. Que demandez-vous qu'elle fasse ?

On propose qu'au minimum les produits dérivés et la compensation soient ouverts à la concurrence. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, ce qui risque de renforcer leur position monopolistique. On reconnaît le soutien politique très fort de Berlin à cette fusion et on pense que celle-ci va se faire. Mais on demande que des concessions soient faites. Pourquoi, par exemple, ne peut-on pas proposer des produits EuroStoxx (indices appartenant à Deutsche Börse) à nos clients ?

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