Essai auto : Peugeot 308 CC, la "Dolce Vita" à la française

Ce coupé-cabriolet revu et corrigé offre pour la belle saison un magnifique plaisir de conduite. Bien présenté, confortable, vivant, il jouit d'un excellent comportement.
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Il affiche un air de famille avec son prédécesseur, le 307 CC. Mais, le coupé-cabriolet Peugeot 308 CC arbore des lignes plus fluides. Et le restylage de ce printemps affine encore la proue, avec une bouche moins caricaturale. Une voiture originale, à l'esthétique sympathique, un peu trop rebondie peut-être, notamment à l'arrière qui reste « lourdingue ». Mais la plupart des concurrents ne font guère mieux. Car il faut bien prévoir la place pour loger le toit rigide rétractable ! C'est d'ailleurs bien là le défaut de ce type d'engins.

Un intérieur séduisant

Globalement plaisant, le 308 CC séduit aussi par sa présentation intérieure agréable. La finition a beaucoup progressé depuis la 307. Même si quelques plastiques sur la console centrale pourraient être plus rembourrés. Le cuir bordeaux, qui habillait les sièges sur notre modèle d'essai, est de belle facture. Sans égaler les réalisations des spécialistes du haut de gamme allemands, le 308 CC se classe très honorablement parmi les constructeurs généralistes. Quelques légers craquements sont à déplorer sur chaussée en mauvais état. Mais c'est quasi-inévitable sur un cabriolet. Nous avions noté davantage de bruits parasites sur une Volvo C70, par exemple. Le bilan finition est donc largement positif.

Position de conduite excellente

La position de conduite se révèle excellente, comme souvent chez Peugeot. Surtout pour ceux qui apprécient d'être assis haut. L'ergonomie semble également satisfaisante, l'accoudoir central réglable placé correctement, l'ouverture - et la fermeture - électrique du toit efficace et suffisamment rapide. Nous saluons aussi la possibilité de se chauffer la nuque, agréable dans un cabriolet. En revanche, la jolie instrumentation sur fond blanc pâtit d'une lisibilité un peu limitée. Par ailleurs, les lourdes et longues portières manquent totalement de retenue à l'ouverture. Si on les actionne sans précaution, elles se referment brusquement sur le... tibia de la victime. Dangereux. Une mauvaise habitude du groupe PSA, ici exacerbée par la taille inhabituelle desdites portières ! Puisque nous en sommes aux ouvrants, signalons un coffre qui se ferme un peu difficilement. Sa structure est fort complexe, puisqu'il doit s'ouvrir d'avant en arrière pour laisser passer le toit escamotable et d'arrière en avant pour les bagages. Résultat : s'il se verrouille sans problèmes pour le toit, il se ferme trop doucement côté bagages. Et il faut s'y reprendre à deux fois pour le claquer. Notons que, une fois le toit rigide escamoté dans le coffre, il reste un minimum de place pour les bagages. Enfin, les places arrière sont évidemment symboliques, avec un accès malaisé et un espace pour les jambes réduit. Mais c'est normal pour un tel modèle.

Conduite plaisante

La conduite nous a beaucoup plu. PSA reste toujours le meilleur pour les réglages de suspensions, du moins parmi les constructeurs généralistes. Châssis rassurant, précis et agile malgré les renforts pesants, direction précise, on s'amuse bien. En toute sécurité. Même avec le toit déplié, la caisse reste étonnamment rigide. Elle ne se dandine pas comme sur la plupart des cabriolets. Le comportement est d'autant plus plaisant qu'il s'accompagne d'un bon niveau de confort. Une prouesse sur une décapotable. Pour une fois qu'on n'aborde pas les ralentisseurs avec terreur... Les petites routes sinueuses sont un régal. Quelle sensualité dans le pilotage ! Loin des radars, là où l'on peut se concentrer sur la conduite, l'expérience et la maîtrise primant sur la peur frileuse de gendarmes mal placés... N'en déplaise à tous ceux qui ne savent pas conduire et croient que la répression tous azimuts remplace la pratique et le savoir-faire ! Les bruits aérodynamiques sont très correctement maîtrisés, même en position découverte. Bravo. Fenêtres abaissées, c'est bien sûr un plus agité. Mais, pas trop.

Moteur diesel sympa

Avec une boîte automatique à six vitesses ultra-réactive et intuitive - il existe une position « S » pour plus de frein moteur -, le moteur diesel de 163 chevaux de notre version d'essai offrait une souplesse de bon aloi et des performances largement suffisantes. Point critiquable : une certaine brusquerie en ville en position « S » et trop d'indolence en position normale « D ». En revanche, sur parcours sinueux, la transmission automatique réagit très adéquatement, rétrogradant sur un simple coup de frein. Plus efficace même qu'une boîte Volkswagen ou BMW, pourtant réputées... La transmission automatique est d'ailleurs à conseiller. Dommage que la touche « S » soit aussi petite et difficile à trouver, par tâtonnements, à la base du levier ! Elément très positif : même avec le toit rabattu, on ne se doute guère qu'il s'agit d'une mécanique à gazole, tant celle-ci fait preuve de discrétion. Nous serons plus chagrins pour la consommation. A plus de 8 litres aux cents, on aurait pu faire mieux. C'est la faiblesse de la transmission automatique PSA par rapport à une DSG chez Volkswagen. La version à boîte mécanique est plus sobre.

Un coupé-cabriolet homogène

Nous avons aimé ce 308 CC, homogène, qui incite à la ballade. Mais, fort de sa réputation dans les coupés-cabriolets dont il fut le pionnier avec Mercedes, Peugeot ne les brade vraiment pas. Un 308 CC diesel HDi 163, en version de pointe Féline, coûte ainsi la belle somme de 34.000 euros. Pour la transmission automatique, il faut ajouter 1.300 euros et 750 de malus ! Comptez 900 euros pour le garnissage en cuir des contre-portes et de la planche de bord, en plus des sièges, 510 pour la peinture métallisée. On peut néanmoins acquérir un 308 CC diesel de 112 chevaux à partir de 28.300 euros. Mais, adieu les performances !
Alain-Gabriel Verdevoye

Modèle d'essai : Peugeot 308 CC HDi 163 Féline: 34.000 euros

Puissance du moteur : 163 chevaux (diesel)

Dimensions : 4,44 mètres (long) x 1,82 (large) x 1,43 (haut)

Qualités : Présentation chic, toit ouvrant bien étudié, agrément en position découverte, comportement très plaisant, confort excellent pour un cabriolet, moteur souple et efficace, boîte auto réactive

Défauts : Consommation un peu élevée, prix, places arrière symboliques, portières lourdes, coffre difficile à fermer

Concurrents : Renault Mégane CC dCi 160 Privilège : 33.050 euros ; Volkswagen Eos 2,0 TDi 140 Carat : 34.590 euros ; Volvo C70 D3 Momentum: 36.450 euros

Note : 15,5 sur 20
 

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