Caterpillar, Gandrange, même combat !

Par Odile Esposito, rédactrice en chef à La Tribune.

Qu'il se taise ! Voilà ce qu'ont dû penser, hier, les ex-salariés de l'aciérie ArcelorMittal de Gandrange en entendant Nicolas Sarkozy s'engager à "sauver le site" Caterpillar de Grenoble. Le 4 février 2008, ce même Nicolas Sarkozy ne leur avait-il pas promis que l'Etat investirait pour empêcher la fermeture de leur site ? Résultat : l'aciérie a fermé ses portes voilà deux jours.

Accusé d'avoir trahi cet engagement, le chef de l'Etat invoque la crise. "Ce n'est pas de ma faute s'il y a moins de consommation de fer", plaidait-il encore hier. Certes. Et ce n'est pas de sa faute non plus si l'effondrement du BTP dans de nombreux pays fait plonger les ventes des engins de chantiers Caterpillar. Mais les salariés de ces entreprises ne sont pas naïfs. Ce qu'ils savent, c'est que leurs usines sont mises en compétition en permanence avec d'autres sites, du monde entier.

Les dirigeants de Continental répètent que les coûts de production de l'usine de Clairoix, dans l'Oise, qu'ils veulent fermer, sont supérieurs de 13% à ceux de leurs autres sites de Sarreguemines ou d'Aix-la-Chapelle. Un constat ancien, qui avait conduit le fabricant de pneus à demander aux ouvriers de Clairoix d'augmenter leur temps de travail pour sauver leur usine. Mais la crise de l'automobile a balayé ces promesses.

Ainsi va l'industrie depuis des années, avec ses arbitrages incessants, le départ de certaines activités vers des contrées moins chères et l'essor de nouvelles fabrications. Lorsque la croissance est là, ces adaptations se font sans trop de casse. A la fin du siècle dernier, l'essor de la téléphonie mobile a redonné du travail à certaines victimes des délocalisations de l'informatique.

Mais avec la crise actuelle, violente, mondiale, se propageant à tous les secteurs, les espoirs de reconversion s'évanouissent. Les salariés le savent, là encore. D'où leur désarroi et la violence de leurs réactions. Les rodomontades du chef de l'Etat n'y peuvent pas grand-chose. Alors pourquoi ces cruelles promesses ?

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les promesses marchent la plupart du temps, le temps suffisant pour pouvoir en profiter?

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