Pour la deuxième fois depuis son élection, Emmanuel Macron s'est rendu en Chine cette semaine, avec une délégation d'environ 40 sociétés françaises composée de grands groupes comme Airbus, BNP Paribas, EDF, L'Oréal, Sanofi ou Suez, mais également de PME venant surtout des secteurs agricole et agroalimentaire. La France a aussi été l'invitée d'honneur de la deuxième Foire aux importations de Shanghai. Ce voyage présidentiel intervient au moment où de nouvelles sanctions douanières américaines ont été annoncées sur un éventail de produits européens y compris les avions et les vins français. « Pour la France, la priorité de cette visite d'État a été d'identifier et d'obtenir des projets concrets pour collaborer davantage avec la Chine, notamment dans les secteurs où notre pays possède une vraie expertise : l'environnement, le climat, l'énergie... », analyse Jean-François Di Meglio, responsable du think tank Asia Centre.
On peut encore en citer d'autres : « Produits agricoles ou alimentaires, biotechnologies, recyclage de haute technologie, équipements médicaux, maisons de retraite ou crèches, loisirs numériques », énumère Christophe Lauras, président de CCI France Chine, qui regroupe plus de 1.700 entreprises en Chine continentale. En 2018, les exportations françaises vers la Chine ont atteint 21 milliards d'euros, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2017. Cette croissance a été surtout tirée par le matériel aéronautique, les cosmétiques et les produits pharmaceutiques. Les importations de biens chinois en France ont progressé de 1,5%, atteignant 50 milliards d'euros.
Ouverture du marché
Sur le marché chinois, les entreprises françaises semblent globalement bien résister à la pression, malgré quelques dérapages comme le retrait de Carrefour et la chute des ventes de PSA depuis cinq ans, ou le ralentissement économique du pays, notamment dû à la guerre commerciale sino-américaine. Cette année, le groupe Accor va par exemple ouvrir plus de 60 nouveaux hôtels en Chine continentale et la Chine reste le puissant moteur de la croissance des entreprises françaises du luxe, comme Hermès, LVMH ou Kering. Cela s'inscrit dans un contexte où l'Empire du Milieu lance de nouvelles initiatives pour ouvrir davantage son marché.
En mai, la Chine a promulgué une nouvelle loi qui entrera en vigueur dès janvier 2020, ayant pour objectif de « créer un environnement de marché propice à la stabilité, à la transparence, à la prévisibilité et à une concurrence loyale » pour les investisseurs étrangers. Le pays promet également d'accélérer l'ouverture de son marché financier et souhaite importer davantage de produits en provenance de l'étranger, en décidant, par exemple, de mettre fin à l'embargo sur la viande bovine française décrété en 2018.
Quant au système de notation d'entreprises, « s'il est de bonne foi, il pourra permettre à tout le monde d'avoir un accès équitable au marché chinois, selon Christophe Lauras de CCI France Chine. En revanche, on n'a pas encore assez d'informations sur la manière dont il sera appliqué. » Dans tous les cas, « il ne faut ni angélisme, ni catastrophisme », résume-t-il. « Surtout, on se réveille tous les matins avec une nouvelle Chine ! Elle connaît des mutations profondes et des transformations permanentes, par exemple dans le numérique ou l'IA. Il faut venir ici avec une offre innovante ou une technologie dont les Chinois ont vraiment besoin ! »
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