Le patron du champion national de la construction de centrales électriques et de matériel ferroviaire était notre invité cette semaine.

Entre transition énergétique, réduction du budget de l'Etat et concurrence des pays émergents, Patrick Kron regarde néanmoins le verre à moitié plein.

Alstom, qui a lancé la construction de deux usines à Saint Nazaire pour la fabrication d'éoliennes offshore se veut également offensif dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) sans oublier l'Afrique.

« Un développement qui passe forcément par une présence sur place en définissant le contour de nos transferts technologiques le plus intelligemment possible » nous disait son patron.

En France, le contrôle de PSA, les chantiers de l'Atlantique et le Rapport Duron sur l'aménagement du territoire, ont fait la Une de l'actualité la semaine dernière.

Nous avons demandé à Patrick Kron ce qu'il en pensait !

Le coup d'arrêt au développement du TGV préconisé dans le rapport Duron aura-t-il des conséquences lourdes pour Alstom ?

Cessons de nous complaire dans le pessimisme. Le rapport Duron rappelle que le train est efficace, sûr, et respectueux de l'environnement. Il pose simplement la question de l'équilibre entre les différents types de transport ferroviaire, et semble effectivement limiter le « tout TGV ». La grande vitesse est un moyen de transport compétitif, mais les infrastructures sont coûteuses. Le choix fait par les élus est de donner la priorité à un certain nombre de lignes, pour répondre à la demande de mobilité locale. Ni Alstom, ni les autres entreprises du secteur ne devraient en pâtir : on peut faire des trains qui roulent moins vite, mais qui sont capacitifs et répondent au besoin croissant de liaison entre les villes.

Les supposées relations difficiles entre grandes entreprises et PME demeurent un sujet de débat sur la compétitivité de notre tissu industriel...

C'est une absurdité de vouloir opposer grands groupes et PME. Lorsqu'Alstom remporte un contrat pour fabriquer des trains, cela se traduit par des achats auprès de nombreux fournisseurs. L'efficience de notre chaine d'approvisionnement influe sur les délais, la fabrication, et bien sûr la qualité. Au-delà de l'engagement citoyen, il est dans l'intérêt de notre business de travailler avec des PMI performantes et compétitives. C'est donc aussi le réalisme qui nous conduit à entrainer nos partenaires, en construisant avec eux des relations sur le long terme.

Certains ont reproché à Alstom d'être trop frileux sur la question des transferts de technologies vers les pays émergents?

Nous sommes présents en Inde depuis 105 ans, en Chine depuis 50 ans. Nous ne sommes donc ni frileux, ni en retard. On ne peut s'imposer de manière significative dans les pays émergents que si on y est présent vie des partenariats ou des sites industriels. Il reste que si par exemple nos partenaires chinois souhaitent accéder à nos technologies, c'est à nous de décider si on « est à l'aise » avec un transfert ou non. A des principes prédéfinis, nous préférons une approche pragmatique.

Retrouvez toutes ces réponses dans la vidéo !

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